Cérémonie du Guide MICHELIN 6 minutes 31 mars 2025

Le palmarès du Guide MICHELIN France 2025

Dévoilé à Metz, ce nouveau millésime consacre deux nouvelles tables trois-Étoiles, neuf nouveaux deux-Étoiles et cinquante-sept premières Étoiles.

Deux nouveaux restaurants Trois-Etoiles : des cuisines marines et engagées

Au Coquillage, à Saint-Méloir-des-Ondes, dans le cadre idyllique d’un superbe manoir malouin, Hugo Roellinger signe des assiettes voyageuses et poétiques dont la qualité franchit un nouveau cap. À l’image de son Chemin des douaniers – une composition autour de l’araignée de mer, jaune d’œuf cuit au vinaigre de cidre, sauce au corail et herbes de saison – les créations sont inspirées, percutantes et d’une précision rare. Parfait reflet des convictions, du parcours et de l’imagination d’un chef sensible et discret, elles magnifient les richesses halieutiques et potagères locales et cultivent de subtiles références aux recettes emblématiques de la famille Roellinger ainsi qu’à leur passion dévorante pour les épices – comme l’illustre parfaitement son homard bleu breton en deux services.

© Anne Claire Heraud/Le Coquillage - © Benoit Teillet/Le Coquillage
© Anne Claire Heraud/Le Coquillage - © Benoit Teillet/Le Coquillage
À La Rochelle, Christopher Coutanceau hisse à nouveau le pavillon triplement étoilé au-dessus de son établissement éponyme. Le « cuisinier-pêcheur », qui milite en faveur d’une pêche durable et respectueuse des saisons marines, atteint la plénitude de son art avec une cuisine plus précise, raffinée et directe que jamais. Dans les assiettes, l’océan se livre au détour de créations intenses et élégantes, grâce à la patte d’un technicien hors-pair comme dans ce Pithiviers de Saint-Jacques ou l’emblématique Sardine de la tête à la queue.
© Philippe Vaurès Santamaria/Christopher Coutanceau - Pierre Moneta/Christopher Coutanceau
© Philippe Vaurès Santamaria/Christopher Coutanceau - Pierre Moneta/Christopher Coutanceau

Neuf nouvelles tables doublement étoilées

Six tables décrochent, un, deux ou trois ans seulement après avoir reçu une première Etoile, une seconde distinction. Dans sa Maison Nouvelle, à Bordeaux, Philippe Etchebest gagne encore en précision et en régularité pour une proposition culinaire personnelle et généreuse, à l’image de sa fameuse raviole de champignons ou de sa réinterprétation de l’entrecôte bordelaise. À L’Observatoire du Gabriel, également à Bordeaux, Bertrand Noeureuil ajoute une seconde Etoile à cette table iconique. Cet ancien compagnon d’Arnaud Donckele s’inspire ici du savoir-faire de son mentor et s’amuse avec les traditions locales comme dans sa réinterprétation extrêmement travaillée du chabrot, qu’il propose de venir déguster au cœur des cuisines.

© David Duchon-Doris/L'Observatoire du Gabriel - Ilya Kagan/L'Observatoire du Gabriel
© David Duchon-Doris/L'Observatoire du Gabriel - Ilya Kagan/L'Observatoire du Gabriel
Au cœur du Pays basque, Guillaume Roget accroche une seconde Etoile au fronton de son restaurant Ekaitza (Ciboure) où il célèbre avec maestria et malice la fine fleur du terroir local – magnifique merlu confit dans la graisse de canard, girolles et saveurs de café.
© David Duchon-Doris/Ekaitza
© David Duchon-Doris/Ekaitza
Dans le Nord, chez Rozó (Marcq-en-Barœul), Diego Delbecq et Camille Pailleau continuent d’impressionner avec leurs propositions toujours plus équilibrées et profondes, qu’il s’agisse des créations salées ou des compositions sucrées.

À Paris, les chefs japonais Tomoyuki Yoshinaga et Shinichi Sato, dans des répertoires très différents, mais tous deux un an seulement après avoir décroché une première Etoile, glanent une seconde distinction pour leurs restaurants respectifs Sushi Yoshinaga et Blanc. Quand le premier se vit comme un voyage immersif au cœur d’un Japon authentique, le second propose une expérience gastronomique française particulièrement ambitieuse.

© @11h45/Sushi Yoshinaga
© @11h45/Sushi Yoshinaga
Autre ambassadeur des saveurs nippones, L’Abysse Monte-Carlo (Monaco) est distingué dès son ouverture de deux Etoiles MICHELIN pour ses menus omakase exceptionnels. Le restaurant-comptoir haut de gamme, réplique de l’Abysse au Pavillon Ledoyen, propose d’admirables sushis élaborés à partir des meilleurs poissons de Méditerranée.

Au cœur de Courchevel, Baumanière 1850 dévoile une cuisine précise, complexe et particulièrement généreuse. Oscillant entre références méditerranéennes et saveurs beaucoup plus locales, le chef Thomas Prod’homme ose de jolis pieds de nez gastronomiques comme dans son Souvenir d’enfance, une composition réalisée à partir de farfalle maison, sot-l’y-laisse, oignon et tomme de Savoie.

Enfin, à Saint-Rémy-de-Provence, Fanny Rey et Jonathan Wahid poursuivent leur quête d’excellence. Dans cette maison attachante – L’Auberge de Saint-Rémy – Fanny Rey & Jonathan Wahid – ce quatre-mains envoûte par la puissance et la personnalité de ses assiettes, à l’image de la désormais fameuse Tomate green zebra, souvenir de mon enfance.

© Anthony Luong - Virginie Ovessian/L’Auberge de Saint-Rémy – Fanny Rey & Jonathan Wahid
© Anthony Luong - Virginie Ovessian/L’Auberge de Saint-Rémy – Fanny Rey & Jonathan Wahid

Cinquante-sept restaurants décrochent une première Etoile MICHELIN

Cette année, les 13 régions métropolitaines françaises s’enrichissent d’au moins une nouvelle table étoilée. Si les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Île-de-France continuent de former le trio de tête, les inspectrices et inspecteurs ont été séduits, en Centre-Val-de-Loire, par le duo Yann Tournier, en cuisine, et Justine Heuze, en salle, qui accrochent une Etoile à Pomme d’Or (Sancerre). Deux nouvelles Etoiles font briller la Corse : Finestra by Italo Bassi (Bonifacio) et Le Charlie (Porticcio) où le chef Richard Toix mêle terroir local et références à ses nombreux voyages asiatiques. En Grand Est, 7 tables décrochent une nouvelle Etoile, parmi lesquelles Bulle d’Osier (Langres), table gastronomique du nouvel établissement de Laurent Petit dont la cuisine est signée Valentin Loison ; Burnel (Rouvre-en-Xaintois), où le chef Maye Cissoko peaufine avec assurance une partition de saison classique dans cet hôtel familial ouvert en 1919 ; ou encore Yozora (Metz), au cœur du Centre Pompidou-Metz, qui met en avant les créations d’inspiration japonaise – sur une base de beaux produits locaux – du chef Charles Coulombeau.

© Michel Laurent - Maye Cissoko/Burnel
© Michel Laurent - Maye Cissoko/Burnel
Parmi les restaurants promus, nombreux sont ceux à avoir ouvert leurs portes récemment, à l’image de Freia (Nantes) où la cheffe Sarah Mainguy décline une cuisine poétique et essentiellement végétale ; d’Aldehyde (Paris), où jeune chef Youssef Marzouk fait se rencontrer traditions françaises et saveurs tunisiennes ; de Fario (Céret), première affaire de Kevin de Porre, revenu sur ses terres natales, où il signe une cuisine locavore de haut niveau ; ou encore de Sechex-Nous (Margencel), discrète adresse située en bordure du lac Léman, ouverte par le chef Lucas Dumélie et la directrice de salle Manon Moleins-Plassat.
© Ilya Kagan/Aldehyde
© Ilya Kagan/Aldehyde

Pour découvrir des concepts plus singuliers, direction L’Orangerie (Eugénie-les-Bains), dans le cadre de l’ancienne salle à manger du restaurant triplement étoilé de Michel Guérard, pour redécouvrir les grands plats millésimés du père fondateur de la Nouvelle Cuisine ; Vaisseau (Paris), table du médiatique Adrien Cachot qui signe une cuisine déroutante et ludique, élaborée à partir de produits peu communs – comme ce centrolophe (un poisson des fonds marins de Méditerranée), associé aux tripes et vin jaune ; La Palme d’Or (Cannes), où Jean Imbert rend hommage au 7ème art avec une fine cuisine marine et provençale, présentée comme un scénario de cinéma ; ou encore l’Auberge Sauvage (Servon), déjà distinguée de l’Etoile Verte MICHELIN et située dans un ancien presbytère du 16ème siècle, où Thomas Benady imagine des assiettes iodées et végétales qui mettent en lumière les richesses du magnifique potager de la propriété.

© Boby/La Palme d'Or
© Boby/La Palme d'Or
Plusieurs chefs au parcours brillant retrouvent également le chemin de l’Etoile pour de nouveaux projets : Ombellule (Lyon) avec Tabata et Ludovic Mey en cuisine ; Ineffable (Barbentane), nouvelle table du chef Nicolas Thomas ; Belle de Mars (Marseille) avec un magnifique quatre-mains au très bon rapport qualité-prix, signé Michel Marini et Kim-Mai Bui ; Acte 2 Yannick Delpech (Toulouse), nouveau restaurant du chef éponyme qui a pris ses quartiers dans une ancienne scierie ; ou encore Monique (Calvisson) projet du chef Julien Caligo qui a transformé une ancienne remise agricole en haut lieu de gastronomie.
Le palmarès 2025 met aussi en lumière de belles aventures entrepreneuriales. A Plomeur, le jeune chef Jules Rolland décroche une Etoile pour sa première table Nuance. Il signe, dans l’ancienne pizzeria du village, des créations élégantes et inspirées comme ce terre-mer de Saint-Jacques et chotten. À Cabourg, Charles-Antoine Jouxtel et Charlotte Schwab ont transformé un ancien garage en restaurant gastronomique – Symbiose – où ils mettent en lumière le meilleur du terroir normand comme dans ce dessert Eloge de la pomme.

10 nouvelles Etoiles Vertes MICHELIN

Parmi celles-ci, Palégrié Chez l’Henri (Autrans-Méaudre en Vercors) où le chef Guillaume Monjuré et sa conjointe propose une cuisine qui se veut brute, naturelle voire primitive – uniquement préparée au feu de bois –. A Sargé-sur-Braye, au cœur du bocage percheron, Valentin Barbera a réinvesti les murs de l’ancienne école communale pour ouvrir sa table gourmande : Osma. Il y défend une approche globale et minimaliste qu’il s’agisse des ingrédients employés ou des éléments de décoration et de vaisselle (couteaux de Montmirail et vaisselle en céramiste de l’Orléanais). Les 8 autres tables distinguées sont Hiély-Lucullus (Avignon), Les Roseaux Pensants (Cormery), Auberge des Ruines (Jumièges), FIEF (Paris), Restaurant de la Loire (Pouilly-sous-Charlieu), Méson Chalut (Saint-Malo), Likoké (Les Vans) et Huna Le Restaurant (Waldersbach).

© Osma
© Osma

4 Prix Spéciaux et la sélection Passion Dessert

Le Prix MICHELIN du Service 2025, remis par San Pellegrino, est attribué à Coralie Semery, directrice du restaurant étoilé Ébullition (Montpellier) ainsi qu’à Valentin Cavalade, directeur de salle du restaurant deux Etoiles Le Jules Verne (Paris). Coralie Semery dirige avec élégance et précision la salle du restaurant qu’elle a ouvert avec son conjoint Boris Caillol en 2019. Valentin Cavalade, incarne, par la synthèse qu’il opère entre professionnalisme et chaleur humaine, un nouveau visage de l’art du service.

Coralie Semery, directrice du restaurant étoilé Ébullition (Montpellier) - © versatile production/Ébullition
Coralie Semery, directrice du restaurant étoilé Ébullition (Montpellier) - © versatile production/Ébullition
Le Prix MICHELIN de la Sommellerie 2025, présenté par la maison de verrerie Nude, est décerné à Maéva Rougeoreille, cheffe sommelière du restaurant deux Etoiles et Etoile Verte Jean Sulpice (Talloires-Montmin), ainsi qu’à Jean Dumontet sommelier du restaurant étoilé Frédéric Doucet (Charolles). Originaire de Nouvelle-Calédonie, Maéva Rougeoreille, passionnée et érudite, veille sur plus de 25 000 bouteilles et continue d’enrichir, avec de nouveaux vignobles français ou étrangers, une carte de plus de 3 500 références. Fin connaisseur des grands crus bourguignons, Jean Dumontet s’engage dans la promotion de jeunes producteurs méconnus et talentueux.
Le Prix MICHELIN du Jeune Chef, soutenu par Métro, a été remis à Valentina Giacobbe, du restaurant nouvellement étoilé Ginko (Lille). Originaire d’Italie, Valentina Giacobbe est une figure de proue de la nouvelle vague gastronomique lilloise. Sa cuisine contemporaine audacieuse marie les meilleurs produits du terroir du Nord à des saveurs plus exotiques.
Valentina Giacobbe, du restaurant nouvellement étoilé Ginko (Lille) - © Virginie Garnier/Ginko
Valentina Giacobbe, du restaurant nouvellement étoilé Ginko (Lille) - © Virginie Garnier/Ginko

Le Prix MICHELIN du Chef Mentor, sponsorisé par Blancpain, récompense le chef Bernard Pacaud, à la tête de L’Ambroisie. Professionnel talentueux au parcours hors-norme et touchant – formé dès l’âge de 14 ans auprès de la Mère Brazier puis aux côtés de Claude Peyrot, au Vivarois, dont il devient le disciple – Bernard Pacaud ouvre en 1981, avec son épouse Danièle, une table qui deviendra mythique : L’Ambroisie. Installée dans un 1er temps Quai de la Tournelle à Paris, la restaurant rencontre un succès immédiat, décrochant rapidement deux Etoiles, avant de s’installer en 1987 à l’adresse actuelle de la place de Vosges, et d’obtenir la troisième Etoile en 1988. Dans ses cuisines, Bernard Pacaud n’invente pas seulement une signature culinaire qui fait référence, il s’engage également dans la formation de plusieurs générations de cuisiniers à qui il transmet avec passion et modestie un amour inconditionnel du produit ainsi que des valeurs de respect et de quête du travail bien fait.

Chef Bernard Pacaud, à la tête de L’Ambroisie - © Hannah Assouline/L'Ambroisie
Chef Bernard Pacaud, à la tête de L’Ambroisie - © Hannah Assouline/L'Ambroisie
Enfin, 10 nouveaux établissements rejoignent la sélection Passion Dessert. Réalisée par les Inspectrices et Inspecteurs du Guide MICHELIN, et soutenue par Valrhona, Passion Dessert met en avant un total de 67 établissements qui portent la partition sucrée au plus haut niveau.
© Matthieu Cellard/Albert 1er -  © agence VERRI/Auberge du Vieux Puits
© Matthieu Cellard/Albert 1er - © agence VERRI/Auberge du Vieux Puits

Le Guide MICHELIN France 2025 en chiffres

Plus de 3 000 restaurants recommandés, parmi lesquels

- 31 restaurants trois Etoiles MICHELIN, dont 2 nouveaux ;

- 81 restaurants deux Etoiles MICHELIN, dont 9 nouveaux ;

- 542 restaurants une Etoile MICHELIN, dont 57 nouveaux ;

- 100 restaurants Etoile Verte MICHELIN, dont 10 nouveaux ;

- 399 restaurants Bib Gourmand, dont 77 nouveaux.

L’intégralité des recommandations du Guide MICHELIN France est à retrouver dès maintenant sur le site internet et l’application mobile du Guide MICHELIN. L’édition papier sera quant à elle disponible dans toutes les bonnes librairies françaises à partir du 4 avril 2025, au prix de 29,95 euros.


Image de Une : © Sadiksansvoltaire/FIEF

Cérémonie du Guide MICHELIN

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