Février
Auvergne-Rhône-Alpes
Maison Bouquet (Roanne)
Au rez-de-chaussée de cet hôtel particulier 1900 entièrement restauré par les propriétaires d’Oma, on aime cette salle feutrée avec son bar, ses fauteuils et banquettes en velours, ses murs bleu canard tendance et ses tables en zebrano. Passé par les maisons étoilées, le jeune chef réalise une cuisine dans l’air du temps à l’image de cette huître, chou-fleur et caviar croustillant.Le Cairn (Saint-Jean-de-Sixt)
Sur la route des stations de la chaîne des Aravis, entre la Clusaz et le Grand Bornand, ce petit chalet d’alpage est à marquer d’une pierre blanche…tel un cairn ! Dans une petite salle chaleureuse d’esprit montagnard, Adrien aux fourneaux et Charline (tout sourire) savent indéniablement y faire pour réjouir leurs fidèles. Dans l’assiette, le chef crée des assiettes bluffantes, pleines de saveurs et de fraîcheur : soupe froide de laitue à la crème de lard paysan, goûteuse à souhait ; médaillons d’agneau de lait fermier aussi rosés que tendres...
Alebrije (Lyon)
La jeune cheffe mexicaine Carla Kirsch, originaire de Veracruz, a posé ses valises dans le quartier de la Croix-Rousse après une formation à l'Institut Paul Bocuse et de belles expériences ici et là (notamment chez Troisgros). Du décor à l'assiette, le ton est donné : inspiration mexicaine (présence du maïs en entrée et au dessert, piments... ) et produits locaux de saison se métissent avec jubilation dans un cadre qui associe vieilles poutres et touches de couleur. Nouveau menu chaque mois, quelques vins mexicains, ainsi qu’un choix de tequilas et de mezcals.
Le Pérou (Saint-Béron)
Pulpo anticuchero, lomo saltado, tiradito, arroz cremoso et, bien sûr, les incontournables ceviches : tous les classiques de la cuisine péruvienne sont ici réunis dans les Alpes par une cheffe et son équipe, tous natifs du Pérou. Les produits sont aussi directement importés des Andes, via l’Espagne. Ceux qui ont goûté cette cuisine en Amérique du Sud retrouveront avec plaisir l’incroyable palette de saveurs et de goûts de cette gastronomie riche en aromates et en ingrédients originaux.La Ferme de l'Hôspital (Bossey)
Les années passent... mais la tradition perdure dans cette maison réputée située à la frontière franco-suisse : salle élégante et chaleureuse, argenterie, service attentionné. Sur des bases classiques, le chef concocte des assiettes soignées et pleines de saveurs : ravioli de canard et foie gras, noisette de cerf au lard et sauce poivrade... Un très bon moment.
La Table de Nernier (Nernier)
Sur les rives du lac Léman, entre Yvoire et Messery, le village médiéval de Nernier invite à franchir le seuil de cette charmante auberge. À l'intérieur, le rustique (tomettes, poutres) et le contemporain (suspensions lumineuses, chaises design) s'épousent avec gourmandise. Quant à la cuisine du chef : de saison, simple et bonne, aux cuissons impeccables, à l'image de ces excellents bolets en persillade ou de ce sandre rôti, sauce meurette. Carte mensuelle. Service souriant et attentionné de la compagne du chef. Agréable terrasse sur une charmante placette.
Le Bistrot de Madeleine (Lucinges)
Deux talentueux compères ont mis toutes leurs convictions vertes et gourmandes dans cette auberge de village, véritable madeleine pour les amateurs de bonnes (et saines) choses. N'hésitons pas à parler de cuisine programmatique dans ce bistrot un poil rustique : pédagogie en salle, intransigeance sur l'origine des produits en cuisine, bêtes achetées sur carcasse, maraîchage local, poissons en direct des criées, carte changée quotidiennement... Dans l'assiette ? C'est savoureux, généreux et gourmand.
Bourgogne-Franche-Comté
Auberge de la Haute-Joux (Bonnevaux)
Une ancienne philosophe (modèle de gentillesse et de pertinence pour les conseils en vins) et un globe-cooker biberonné aux étoilés ont repris cette auberge familiale qui tombe à point au milieu de ce village rural. Dans leur décor rustique, ces deux-là proposent un beau moment avec une cuisine qui évolue tranquillement entre recettes régionales d’un côté et recettes plus actuelles de l’autre, ponctuées de références aux multiples voyages du chef. Bref, à cette table, il y a aussi bien du vin jaune et du safran comtois qu'une vinaigrette de cacahuètes, une émulsion aux algues ou des moules de Bouchot parfumées à la thaï.Carmel 1643 (Arbois)
L'ancienne Maison Jeunet est devenue "Carmel 1643", en mémoire du couvent de carmélites qui était installé autrefois en ces murs. La fameuse salle où ont officié plusieurs générations de chefs a été relookée dans un esprit à la fois monacal et tendance. Le chef nous fait plaisir en remettant au goût du jour des classiques régionaux parfois rustiques, comme la croûte aux champignons, la truite au bleu ou le coq au vin jaune.Hauts-de-France
Arborescence (Croix)
Au sein d’une friche industrielle entièrement réhabilitée (un ancien château textile du début du 20e s.), dans un décor épuré et élégant, le chef Félix Robert et son épouse Nidta exercent leur talent en toute liberté, après avoir officié chez Alexandre Gauthier, à Tokyo puis chez Troigros. Le chef déroule une partition créative et personnelle où l’iode et le végétal dominent, ponctuée de clins d'œil au Japon ou à l'Asie – tempuras, bao, coriandre vietnamienne ou encore curry thaï se dévoilent au fil de menus uniques. Citons ce très graphique cocon de langoustine en citrouille rafraîchie au vinaigre, agrumes et piment thaï, d'une redoutable efficacité. Une jeune table dont le succès fulgurant est amplement mérité.
Au Koning Van Peene (Zuytpeene)
Au cœur d’un petit village perdu des Flandres, une aubaine gourmande : le chef Kevin Barata et sa compagne Lucile Prevost accueillent le voyageur dans leur salle à manger conviviale de briques et de bois. En cuisinier sérieux qui connaît son affaire, le chef mitonne de bons petits plats, comme ce kefta de poisson qui nage dans une sauce soyeuse au yaourt à la menthe, twisté de quelques gouttes de sauce barbecue ou encore ce paleron crousti-fondant dans son jus au vin rouge, qu’on pourrait déguster à la cuillère, entouré d’une purée de chou-fleur, de carottes et de chips de pommes de terre.
Rozó (Marcq-en-Barœul)
Enfin chez eux ! Le chef Diego Delbecq et sa compagne pâtissière Camille Pailleau ont investi avec toute leur énergie et leur talent cette ancienne imprimerie pour en faire un loft gourmand où l’on s’attable sous une vaste verrière et sa charpente métallique. Joli parquet, murs aux teintes claires, grandes cuisines vitrées donnant sur la salle à manger : mise en scène impeccable et beaucoup d'ambiance. Dans l’assiette, une cuisine moderne et savoureuse qui aime les sauces, les notes acidulées et amères, les condiments et les poivres – sans oublier quelques clins d’œil au Nord (endives, tarte au sucre…). Retenons cette lotte, riz koshihikari, basilic et piment vert. Le fidèle retrouvera les deux plats signature que sont la déclinaison de champignons et le dessert autour du miel de bruyère.
Suzanne (Lille)
Suzanne a été chantée par Leonard Cohen dans un tube interplanétaire... Dans cette adresse proche du palais des Beaux-Arts, on rend hommage aux talents de cuisinière de la grand-mère d'Elisa Rodriguez, la pâtissière et compagne du chef. Si ce dernier aime beaucoup travailler le végétal et les herbes aromatiques avec une constance certaine, il sait aussi percuter ses préparations bistronomiques et créatives avec de bonnes sauces (comme la grand-mère d'Elisa !), classique comme ce beurre blanc ou plus exotique comme cette sauce soja, anguille fumée et verjus qui accompagne son pain au lait grillé, glace aux cèpes, champignon.
Nouvelle-Aquitaine
L'Astrolabe (La Rochelle)
En forme d’assiette, l’astrolabe sert à déterminer les longitudes et les latitudes : voici donc une table qui invite à voyager d’un pays à l’autre (de la Finlande au Guatemala), d’une cuisine voyageuse à une autre, où chaque plat est inspiré d'une tradition culinaire différente – le poulet de Bresse tandoori est un bel exemple de cette fusion réussie. Un voyage immobile à savourer dans un lieu plaisant et très lumineux, dans une ambiance conviviale de bistrot chic.
Ressources (Bordeaux)
Dans sa nouvelle adresse, le chef Tanguy Laviale (ex-Garopapilles) s’émancipe tranquillement des codes traditionnels de la gastronomie, à l’aide de son associé le sommelier Maxime Courvoisier dont l’ouverture d’esprit fait sourire d’aise Bacchus. Pensez donc : une carte courte composée de huit plats, à associer en toute liberté (4 à 5 de ces petites assiettes font un repas). La patte technique de ce chef talentueux fait toujours mouche, de la pertinence des associations à la mise en valeur du beau produit sans esbroufe, en passant par les garnitures et les assaisonnements pointus. Quelques exemples : rouget pané, chou kale et crème acidulée ; merlu de ligne, ravigote d'huîtres à la menthe. Enfin, toute la place est faite ici au vin : plus de 700 références prêtes à boire (et bien plus en cave), allant des grandes étiquettes aux petits vignerons – à tous les prix ! Sommeliers avant tout, les chefs de rang se font un devoir de mettre en avant les jeunes vignerons.Occitanie
Iris Café (Bardigues)
Reconversion réussie pour cette bâtisse contemporaine située au coeur du village, qui propose désormais une cuisine plus simple mais tout aussi savoureuse. En cuisine, Cyril, toujours fou de légumes, de fruits et de poissons, porte une attention particulière au locavorisme. De bons produits pour des plats harmonieux, comme ce filet de truite de la Ferme de Ciron, pulpe de céleri rave, émulsion livèche. Grande terrasse ouverte sur la campagne.Pays de la Loire
L'effet Papilles (Laval)
Au cœur de la ville, à deux pas du château, le chef Adrien Barrier, un natif du Mans qui connaît sa Mayenne sur le bout de la fourchette, a ouvert ce bistrot moderne, tout en tons noir et blanc, rehaussé de touches de bois clair. Passé entre autres chez Yannick Alléno et Philippe Mille, cet artisan de talent régale avec une cuisine savoureuse et bien sentie, qui va droit au but, à l'instar de cet œuf parfait, nid de kadaïf, crème de petits pois à la menthe et huile pimentée ou cette poitrine de porc accompagnée de son cromesqui de pied de porc. Le tout se déguste dans une ambiance bon enfant.Meraki (Nantes)
Meraki : une expression grecque qui signifie fait avec amour, passion et créativité ! Le ton est donné dans ce bistrot bois et bleu nuit. Maxime Bocquier en cuisine, et Clément Richard en salle (même s’il est aussi cuistot de formation) ont aussi choisi de mettre l’accent sur le végétal et le marin. Tous les produits sont locaux et bios – y compris la burrata issue d'une laiterie nantaise. Côté cave orientée bio voire nature, les vins de la Loire sont à l'honneur, mais on trouve aussi l'Alsace, le Rhône ou le Sud-Ouest.
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Onaka (Nice)
Caché dans une impasse, ce comptoir à sushis ne désemplit pas (réservation fortement recommandée). Et pour cause : aux baguettes, un champion de France de sushis, formé notamment dans plusieurs restaurants du chef Nobu Matsuhisa. Riz parfaitement cuit, suprême de poulet moelleux, saumon fondant, thon bien rouge, bar à la chair ferme, sauce miso épicée enrichie d'herbes fraîches, wasabi rappé minute, belle carte de sakés (le sommelier et associé connaît son affaire) : tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment au fil d’un menu omakase, qui s’adapte à l’appétit et au porte-monnaie de chacun.
Iod'in (Allauch)
À la périphérie du joli village d’Allauch, cette brasserie marine moderne et spacieuse mérite le détour. Le jeune chef Anthony de Filippo (passé à l’Alcyone de Lionel Levy et chez Dominique Frérard aux Trois Forts à Marseille) embarque son équipage de gourmets au fil d’une délicieuse cuisine iodée et décomplexée où le poisson et les crustacés sont rois. Bouillabaisse sur commande.La Table du Moulin (Lorgues)
Salade de gambas, ceviche de daurade, carré d’agneau rôti, lotte façon bourride, tarte Tatin… Derrière ses intitulés de plats, tous plus alléchants les uns que les autres, le mangeur devine un homme du métier, déterminé dans ses choix gourmands. Bingo ! Le chef et MOF Jacques Rolancy concocte en effet une réjouissante cuisine de bistrot entre les murs d’un ancien moulin (toujours frais, même en plein été). Menu ouvrier et jolie terrasse au calme.
La Colombe (Bédouin)
Au pied du Mont Ventoux et au milieu des vignes, cette douce colombe roucoule une bien jolie mélodie gourmande. Le chef Christophe Schuffenecker (qui était auparavant aux fourneaux étoilés du Château de Mazan) y propose une cuisine moderne, précise et lisible, sans fioriture, à l’image de son pigeon de Sarrians et purée de carotte au géranium. Pour s’attabler ? Choisissez aux beaux jours la terrasse à l'ombre des auvents qui regarde les vignes ou la salle à manger traditionnelle avec poutres apparentes et grande cheminée toute provençale…
Janvier
Auvergne-Rhône-Alpes
Auberge d’Aillon et d’Ailleurs (Aillon-le-Jeune)
Dans le massif des Bauges, havre de nature préservé, cet hôtel contemporain offre une jolie table emmenée par un jeune chef qui a de la technique et des idées. Il met du cœur à l'ouvrage pour tirer le meilleur du terroir du Val d'Aillon : potager, fromage de coopérative, agneau fermier, herbes sauvages... Le menu change régulièrement.
Château d'Origny (Ouches)
Ouvrir un restaurant dans le village rendu célèbre par les Troisgros, il fallait oser ! Pari gagné haut la main grâce à Julien Laval, passé chez Serge Vieira à Chaudes-Aigues, mais aussi finaliste du championnat de France du dessert. Dans ce château du 16e s. où tomettes d'époque côtoient cheminées en pierre, ce chef s'épanouit en toute gourmandise, comme en témoignent ses plats d'inspiration classique dressés avec soin : cèpes en textures, pain perdu à la châtaigne et flan de courge ; poularde de Bresse en deux façons, gaufrette à la fourme de Montbrison ; gâteau basque aux coings du verger, gelée à la fleur d'hibiscus. La vie de château !
La Petite Grange (Tournemire)
Dans ce beau village cantalien veillé par son château, le voyageur est plus qu’heureux de s’attabler dans cette grange traditionnelle (bois, pierre et lauzes) rénovée avec goût. Sous une magnifique charpente apparente, on contemple la vallée de la Doire à travers les baies vitrées. En cuisine, le chef Olivier Cloteau propose une cuisine de saison soignée qui fait la part belle au terroir (et aux producteurs) cantalous – sans oublier quelques clins d’œil à ses racines charentaises (une mouclade en amuse-bouche). Une adresse 100% plaisir.L'Altiplano K 2 Altitude (Courchevel)
Ceviche classico de poisson blanc mariné au lait de tigre ; gambas grillées à la braise, cebette, piment rouge et citron vert ; postre estilo pisco... Voici quelques (délicieux) exemples de la cuisine péruvienne, modernisée et savoureuse, colorée et épicée avec doigté que l'on déguste dans cette table d'altitude au cadre feutré et intimiste (5 tables seulement).
Saba (Annecy)
On connaissait nombre de chefs japonais passionnés par la gastronomie française, voici un chef français passionné par la cuisine nippone ! Et qui la met en œuvre de belle manière dans son restaurant de poche du vieil Annecy, avec des assiettes fraîches et vives, non sans caractère : gyozas d'anguille fumée et saba (maquereau en japonais) ; lotte, aubergine et gochujang... Tout cela dans une démarche en faveur d'une agriculture et d'une pêche raisonnées. Service souriant et sympathique par Laure, qui saura vous conseiller un vin bio ou nature adapté à votre plat.

Bourgogne-Franche-Comté
L'Auberge de Guillaume (Vandenesse-en-Auxois)
Après avoir été le lieutenant de Christophe Bacquié au Castellet, Meilleur Ouvrier de France en 2015 puis étoilé à la Bussière, Guillaume Royer est enfin chez lui ! Un retour aux sources pour cet enfant du pays. Dans cette auberge à moins d'une écluse du paisible canal de Bourgogne, il décline avec savoir-faire les produits de la région dans une veine bistronomique actuelle. Terrasse et jardin au calme sur l'arrière.
Prosper (Saint-Aubin)
Quand un vigneron de la côte de Beaune rencontre un chef étoilé, cela donne Prosper ! Un joli bistrot contemporain au sein du château de Saint-Aubin, fruit de la collaboration entre le domaine Prosper Maufoux et le restaurateur Édouard Mignot (Ed.Em à Chassagne-Montrachet). Le chef propose une carte inspirée par le terroir bourguignon, avec quelques touches asiatiques. Plaisante terrasse avec vue sur les vignes.
Prélude (Saint-Vit)
Plus qu'un prélude, un véritable morceau de choix ! Dans cette belle demeure traditionnelle, Élodie Ouchelli et Thibault Étienne connaissent déjà bien la musique, qu'ils ont apprises dans les meilleures tables étoilées, et notamment celle de Romuald Fassenet. Ce chef au bon bagage technique sait faire chanter une assiette grâce à la note juste, entre produits locaux de première fraîcheur et respects des fondamentaux. Petite musique agréable, plusieurs tables donnent sur le... piano dans cette salle contemporaine.
Bretagne
Castel Ac'h (Plouguerneau)
Il y a des lieux bretons magiques et la région des Abers en est un ! À quelques encablures des phares de l’île Vierge et de celui de l’île de Wrac’h, cette grande maison au style néo-breton profite donc d'un emplacement remarquable, face à la charmante plage de Lilia. Dans l'assiette, une cuisine d’inspiration régionale avec de bons produits "terre et mer" ; le midi, menu du jour à prix sage. Au dîner, les deux menus et la carte jouent le registre bistronomie bretonnisante (huîtres, ormeaux, pêche du jour, légumes du potager, algues, sarrasin...). Grande salle à manger épurée aux murs blancs et terrasse...
Cueillette (Cesson-Sévigné)
Une petite maison perdue dans la banlieue rennaise, une façade avenante, un intérieur contemporain, une terrasse couverte donnant sur les champs, et un accueil charmant. Et dans l'assiette, le chef a tout compris : des recettes efficaces, épurées et tout en finesse, des accords judicieux, des assaisonnements au cordeau. Une jolie cueillette urbaine.
La Table des Pères-Domaine du Château des Pères (Piré-Chancé)
Au sein de ce vaste domaine, l’étonnement est à son comble : un château classique du 18e s., un château d’eau du 19e s., des œuvres d’art, un hôtel composé de bulles futuristes accrochées à une structure métallique et, enfin, ce restaurant circulaire en forme d’ovni au toit végétalisé posé au cœur d’un potager. Le chef Jérôme Jouadé y exerce son art avec une vraie sensibilité à la nature et au végétal. Il profite aussi d’une serre, d’un enclos à escargots, d’un verger et pratique lui-même la cueillette sauvage. Saint-pierre en gravlax et légumes ; cochon fermier et son délicieux jus aux noix ; thon de Saint-Brieuc en tataki et cocos de Paimpol : ses recettes inspirées du marché visent dans le mille. Belle carte des vins majoritairement bio ou en biodynamie.
Orizhon (Audierne)
Installés sur le port d’Audierne, ce Finistérien et cette Brésilienne font assurément voguer nos papilles vers de nouveaux horizons…Lui en salle, elle en cuisine, offrent le temps d’une escale une cuisine gourmande et parfumée. La cheffe puise évidemment dans le garde-manger local, majoritairement iodé, qu’elle mâtine de judicieuses touches de modernité et d’exotisme. Galettes de sarrasin façon tacos, porc confit, livèche ; tarte fine de thon, chutney de tomate aux épices ; poulpe grillé, betterave, chèvre frais, vinaigrette au vin rouge… Agréable salle contemporaine et colorée, terrasse avec vue sur le port.
Centre-Val de Loire
L'Épine (Azay-le-Rideau)
L’épine, ou épine noire, ou encore prunelier, est un arbuste épineux qui peuple les haies sauvages des campagnes et dont les petites baies bleutées sont souvent transformées en liqueur. C’est maintenant un restaurant et un hommage aux cueillettes que le chef Sébastien faisait en compagnie de son grand-père ! Dans cette ancienne école de 1866, le bon goût règne : un plafond aux poutres apparentes, de grandes ouvertures lumineuses qui donnent sur une terrasse arborée, des luminaires design, des œuvres d’art. Le chef signe une carte bistronomique de saison à prix doux qui célèbre les produits et les artisans locaux.
Avarum (Fougères-sur-Bièvre)
Point besoin de parler latin pour s’installer dans la salle flambant neuve de ce restaurant qui fait face au château médiéval. Mais on a le droit d’être gourmand (avarum en latin) pour fêter les produits locaux (comme le porc roi rose de Touraine) apprêtés avec soin par un jeune chef totalement investi dans son art ! Équipe en salle dynamique et sympathique.
Les Roseaux pensants (Cormery)
Dans ce village charmant riche en vieilles pierres, un couple autodidacte a ouvert cette table qui se fournit exclusivement en produits locaux après avoir rencontré les producteurs en personne. Le chef, ex-avocat reconverti à la gastronomie par passion, mitonne juste et bon comme ce suprême de pintade cuit au barbecue, courgettes et aubergines rôties, aïoli gourmand et condiment pêche-piment qui fouette le tout. Délicieuse terrasse sous les tilleuls aux beaux jours.
Osma (Sargé-sur-Braye)
« Osmazôme est un terme diffusé par le gastronome Brillat-Savarin pour définir le principe de sapidité des gibiers dans les bouillons » explique Valentin Barbera. Passé par le Lièvre Gourmand à Orléans et Christian Têtedoie à Lyon, ce jeune chef a pourtant choisi un village perdu au cœur du bocage percheron pour installer sa « table de copains » branchée. On pose les coudes sur d’anciens planchers de wagons de chemin de fer sous une kyrielle de jolies appliques design. Efficace, l’assiette fait uniquement son miel de produits locaux ou presque : lentilles, potimarron, oxalys ; œuf, pommes de terre, œufs de brochet ; navet, anguille. Carte de vins nature uniquement.
Nouvelle-Aquitaine
Aumì (Puymoyen)
Haricots verts croquants, crème de citron et maquereaux marinés, un plat condimenté tout en fraîcheur ; savoureuse poêlée de cèpes du Périgord, noisette et jus de volaille ; tendre pièce de bœuf avec ses quelques lamelles de poire ; figue rôtie et charnue, vanille et glace au cognac : uniquement des beaux produits locaux mis en valeur sans effets de style superflus, avec des mariages de saveurs qui en mettent plein les papilles ! Derrière ce petit prodige, il y a le chef Mickael Clautour et sa compagne Laura Legeay, un couple au parcours international qui a restauré le lieu avec un subtil alliage d’ancien et de moderne.
Cueillette (Altillac)
Sur la frontière entre la Corrèze et le Lot, ce manoir du 19e s., entièrement rénové, comporte une extension moderne avec une salle lumineuse et design. Les "pommes" en céramique suspendues au plafond évoquent le verger mais aussi le potager que le restaurant cultive à moins de 2 km de là. En cuisine, le jeune chef Oscar Garcia (passé chez Franck Putelat à Carcassonne et à La Table d'Uzès) s’attèle avec talent à une cuisine de saison un brin créative : truite aux herbes du potager, salade de haricots verts, fromage frais, fraises Mara des Bois ; œuf coulant, poitrine de cochon, potimarron et courge spaghettis. Dans les étages, 5 confortables chambres.
La Quincaillerie (Montendre)
Deux quincailliers de talent, Guillaume Weil, un jeune chef originaire de Moselle (flanqué d’un impressionnant parcours international) et Jérôme Douay, qui navigue entre salle et cuisine, proposent une cuisine plutôt traditionnelle (du pâté en croûte au filet mignon de veau à la truffe, en passant par l’île flottante), ponctuée de quelques ouvertures sur le monde. Les saisons sont respectées à la lettre, et les assiettes pleines de goût. Cette ancienne quincaillerie au grand escalier en bois, qui dessert une salle au 1er étage, a conservé son cadre un peu rétro. Cuisine ouverte et espace vins à emporter au rez-de-chaussée.
Le Bel'Art (Champcevinel)
Sandrine et Vincent Cardoso (ex-Vieille Forge à Milhac-d'Auberoche), tiennent désormais table dans une bâtisse moderne et une salle fonctionnelle. Dans l’assiette, changement complet de décor : tout est mitonné aux petits oignons, cuisiné avec sincérité et, disons-le, amour, à grand renfort de produits locaux de qualité (veau sous la mère, noix, myrtilles), et accompagné de légumes (le céleri et les pommes de terre avec la volaille farcie), de jus et de sauces (le caramel laitier à la verveine au dessert), tous objets d’un soin gourmand remarquable. Une aubaine avec un menu déjeuner très attractif.
Les Singuliers (Saint-Astier)
Au cœur du Périgord blanc, une maison traditionnelle en pierre dissimule un lieu contemporain séduisant, avec sa rutilante cuisine ouverte, ses murs terre de Sienne, son sol en béton ciré et…son magnifique tronc de chêne en majesté au milieu de la salle. Le chef, issu d’un parcours étoilé, réalise un menu unique surprise (mais modulable en fonction de l'appétit) en envoyant des assiettes ludiques et spontanées inspirées par la saison : lentilles vertes du Puy préparées en trois façons ; blonde d'Aquitaine au barbecue, endamame… Mon tout est parsemé de quelques touches asiatiques.
Lil'Home (Bordeaux)
Boosté par son passage à Top-Chef, Lilian Douchet a ouvert deux adresses l'une parisienne, et l'autre bordelaise, sur le quai des Chartrons. Le lieu est séduisant (salon d'accueil avec son parquet en caisses de vins, fauteuils en velours, suspensions en osier..) dans le genre bistrot chic. Le chef expérimenté (ancien second au George V) propose une cuisine moderne et créative côté salle et des assiettes à partager côté terrasse.Occitanie
La Maison Despouès (Puylausic)
L'ancienne maison du chanteur Pierre Vassiliu ("Qui c'est celui-là ?", n°1 au hit-parade en 1973) chante désormais les louanges du pâté en croûte à la crème d'ail noir, du merlu de ligne, crème de piquillos et compotée de poireaux ou du vacherin, rhubarbe et noisette. Derrière le micro, le chef Julien Razemon, Landais qui a notamment fait ses classes chez la famille Coussau à Magescq, susurre une délicieuse mélodie gastronomique et raffinée, avec, comme panorama (pour certaines tables), les collines du Gers et la chaîne des Pyrénées (par temps clair).
Mantesino (Toulouse)
Un ancien ingénieur, d'origine napolitaine, s'est reconverti avec passion dans la cuisine en ouvrant ce petit bistrot (baptisé "tablier") dans une rue proche de l'église Saint-Aubin. Il fait la part belle à ses racines en puisant dans la tradition gastronomique du Sud de l'Italie, de la Campanie aux Pouilles. Loin des adresses italiennes stéréotypées, sa cuisine bistrotière sans chichis file le sourire en travaillant uniquement des produits de saison goûteux et bien sélectionnés : mortadelle de Bologne, noisettes du Piémont, porc Ibaïama, mais aussi viandes de l'Aveyron et légumes de maraîchers locaux. Enthousiasmant.
Sépia (Valras-Plage)
À deux pas de la plage, cette petite adresse vaut le coup. Un couple de pros, madame en salle et son mari de chef passé par les belles maisons, accueille dans une salle à la déco marine ou sur la belle terrasse en bois. 100% maison (y compris les glaces et les pains buns), l’assiette va droit au but : une cuisine réjouissante et franche du collier, à l’exemple de ce bun, copeaux de Cantal, crème de galère.
Paris
Alluma (75011)
Un ancien du Balagan, le chef Liran Tal, a relooké avec goût cette adresse toute de blanc vêtue. Il y propose une savoureuse cuisine méditerranéenne mâtinées d'influences israéliennes au travers de deux menus, l'un au déjeuner, l'autre au dîner, au très bon rapport qualité-prix : massabaha ; crudo de poisson ; faux-filet d'agneau. Petite carte des vins avec un choix en bio et biodynamie (France, Italie et Espagne) et quelques de vins arméniens.
Jeanne-Aimée (75009)
Carton plein pour ce bistrot mi-indus, mi-cosy, qui longe l’église Notre-Dame-de-Lorette. Deux compères mettent les bouchées double pour nous régaler : d'un côté, Dan Humphris (qui tient à proximité une épicerie boulangerie où il vend les produits bios de la ferme yvelinoise de son père) ; de l’autre, Sylvain Parisot, jeune chef passé par de belles maisons étoilées (notamment l'Astrance et la Marine de Alexandre Couillon). Conclusion ? Du bon produit (côte de porc gascon, volaille des Landes), de l'audace (l'accord huître et glace au camembert), de la générosité, un bon rapport qualité/prix et un service péchu et sympa.
Le Maquis (75018)
Paul Boudier et Albert Touton, deux anciens du Chateaubriand, proposent une cuisine goûteuse et sans chichis, au rapport qualité-prix imbattable! Une carte de bistrot pur jus : velouté, saucisse purée, crumble gourmand, à déguster dans un cadre rétro (comptoir en zinc et banquettes en simili cuir de rigueur) et une ambiance des plus conviviales... On ne résiste pas à l'appel du maquis !Pays de la Loire
L'Ourse (Nantes)
On ne se fera pas dévorer par le costume d’ours en provenance de l’Opéra de Paris qui égaye le cadre de ce bistrot de poche, décoré de tableaux et de bibelots. En cuisine, la cheffe Céline Mingam (ex-Galoubet à Arles) ne mitonne (savoureusement) le midi que sur ardoise du jour inspirée du marché. Le soir, l’offre à la carte, toujours aussi gourmande, s'étoffe : aubergine rôtie, feta, yaourt épicé, herbes fraîches ; suprême de pintade, grenailles rôties, fenouil braisé, jus de viande à l’estragon... Prix doux.Provence-Alpes-Côte d'Azur
16âme (Le Monêtier-les-Bains)
Derrière une façade discrète, une salle chaleureuse, genre cabane de trappeur : montagne oblige ! Aux fourneaux, Julien Momon, originaire de Corse, est passé par les cuisines de Christophe Bacquié et celles de Gérard Boyer (l'ancien chef des Crayères à Reims) avant d’être le chef d’un hôtel ici-même au Monêtier-les-Bains. Dans l'assiette, rien que des produits de saison et locaux issus de ce territoire rural et alpin comme cet agneau des Hautes-Alpes, coriandre, menthe, jus perlé à l’huile d’olive ou cette crème infusée à la livèche.
Casa Fuego (Menton)
Juste en face du vaisseau amiral du chef italo-argentin Mauro Colgreco, voici son grill argentin façon hacienda, avec sa grande terrasse couverte et ouverte sur la mer, la ville et le port. Le dépaysement est complet avec cette cuisson au feu, typique de l'Argentine, qui est ici maîtrisée et si goûteuse, avec ses effluves fumées : crevettes blanches de San Remo " aguachile " ; poulpe grillé ; flan dulce de leche. Une réussite, tout en convivialité gourmande.