Elle fait aujourd'hui partie des femmes qui comptent dans la gastronomie en France. Mais c'est d'abord aux Etats-Unis que cette Française au style rock et décontracté s'est fait connaître. Quand Dominique Crenn a obtenu une troisième étoile en 2018 pour son Atelier Crenn à San Francisco, son succès a résonné mondialement. Et pour cause : elle est la première femme cheffe avec un tel palmarès au pays de l'Oncle Sam. En 1998, elle arrive seule à San Francisco, avec le désir de s’affranchir des codes de la cuisine française, trop restrictifs à son goût. Elle intègre alors le restaurant de Jeremiah Tower, pionnier en Californie avec Alice Waters du mouvement "farm-to-table" (de la ferme à l’assiette). En 2011, elle s’émancipe et ouvre Atelier Crenn, sa première table où le menu dégustation est présenté sous forme de poème, puis en 2015, après que son restaurant a obtenu deux étoiles Michelin, elle lance Petit Crenn, un néo-comptoir marin en hommage à sa grand-mère bretonne.

En 2018, elle décide de célébrer la cuisine française dans son Bar Crenn avec des huîtres en gelée glacées, du pâté en croûte ou encore des cannelés bordelais. La cheffe cultive un style très personnel, poétique et ouvert sur le monde. Elle-même se définit comme une artiste plus que comme une cuisinière, et ses plats en témoignent, à l’instar d’Ocean, un ormeau fumé sur un grill japonais enveloppé d’algues de la baie, ou le dessert "Balade dans la forêt", hommage à son père, un concept associant champignons et pralines. Très investie dans la protection de l’environnement, elle met en avant le bio et la consommation locavore. Sans être végétarienne, elle prône une cuisine avec moins de viande, mais plus de produits de la mer ou issus de sa propre ferme.
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