Reportages 3 minutes 09 juin 2021

8 choses que vous ignorez (peut-être) sur Bibendum

Il y a bien des choses à découvrir sur le Bibendum, la mascotte "gonflée" de MICHELIN.

Connue du grand public comme le "Bonhomme Michelin", cette figure rondelette qui incarne l’image de la marque MICHELIN depuis 1898 s’appelle en fait le Bibendum, ou "Bib". Il a même sa propre catégorie de restaurants au bon rapport qualité-prix dans les guides : le Bib Gourmand.

Outre le fait que c’est une pile de pneus à l’Exposition universelle de Lyon de 1894 qui a inspiré cette indémodable mascotte ("Regarde, avec des bras cela ferait un bonhomme", avait dit Édouard, le fondateur de l’entreprise, à son frère André), voici quelques faits surprenants concernant le Bibendum.

1. A ses débuts, le Bibendum était complètement différent.
A l’origine, c’était un personnage un peu effrayant aux allures de momie qui, dans les publicités, tenait généralement un verre et s’accompagnait du slogan "Nunc est Bibendum", expression latine signifiant "c’est maintenant qu’il faut boire". Sa coupe était remplie de clous et de débris de verre, témoins de la solidité et de la résistance des pneus Michelin, qui ne crevaient pas si facilement.

Le Bibendum des origines. ©MICHELIN
Le Bibendum des origines. ©MICHELIN

2. Comme tout un chacun, il a eu plusieurs vies.
Au départ, il était dépeint comme un gladiateur, un boxeur, un habile danseur de salon en Italie, et même un homme à femmes hédoniste, amateur de bière et de cigares (ces derniers avaient pour objectif de toucher les classes supérieures aisées qui avaient les moyens d’acheter une automobile).

Mais dans les années 1920, il s’adoucit un peu et adopte un caractère plus raffiné et familial : il ne boit plus, ne fume plus, et se met au sport (on le voit dans différentes publicités courir et faire du vélo en lançant des pneus comme des frisbees), pour devenir plus élancé et athlétique que jamais. Une affiche du début des années 1900 le met en scène alors qu’il aide une famille à changer un pneu crevé en lui offrant le pneu le plus beau de son propre corps, laissant alors apparaître le ciel bleu à travers son abdomen…

3. Les pneus n’étant pas colorés en 1912, le Bibendum est blanc.
Avant 1912, les pneus étaient gris-blanc ou beige pâle. Du noir de carbone a ensuite été ajouté au mélange de gomme pour la conservation et la résistance.

©MICHELIN
©MICHELIN

4. Il possède un chien blanc tout en rondeurs, comme lui.
Bibendum a choisi un compagnon à quatre pattes qui lui ressemble à l’occasion de récents films d’animation publicitaires américains. Il s’appelle Bubbles et, comme tout chiot turbulent, il s’est enfui un soir d’orage et Bibendum a dû partir à sa recherche dans la forêt...

©MICHELIN
©MICHELIN

5. Il n’est pas très bavard.
Bibendum a tenu son premier (et unique) rôle parlé en décembre 1898, lors du salon du cycle de Paris : André Michelin avait demandé qu’une grande figurine en carton à son effigie soit installée au stand Michelin, tandis qu’un comédien accroupi derrière le personnage lui donnait vie avec humour. D’après les archives historiques, André avait demandé une personne ayant une parfaite élocution, une bonne répartie et de l’esprit, mais sans vulgarité. Le spectacle aurait attiré une telle foule qu’à la suite de bousculades, il aurait fallu faire intervenir la police pour rétablir l’ordre.

Toutefois, à partir du début des années 2000, alors que les publicités du Bibendum étaient omniprésentes, il a préféré rester muet. Il s’agissait d’un choix volontaire de l’agence publicitaire, Campbell-Ewald. "Son silence est un choix artistique… c’est un personnage fort et silencieux", avait précisé John Stewart, directeur créatif.

©MICHELIN
©MICHELIN

6. C’est une vraie personnalité médiatique.
Lorsque MICHELIN a lancé une revue touristique italienne en 1907, Bibendum s’est régulièrement vu confier une rubrique afin qu’il y expose ses pensées. Dans un article, il a commenté un Bal des Nations auquel il avait assisté et y a loué des dames représentant diverses cultures, avec une affection particulière pour l’Italie : "Oh toi, sublime Madone, destinée de Rome, accepte mes hommages, toi dont les yeux brillent de la splendeur de la Renaissance."

Mais le ton était parfois plus acerbe. Dans un extrait de ses écrits, Bibendum parle sans ambages de l’impact dévastateur de ses conquêtes sociales sur ses concurrents, les qualifiant de "prétendants au visage livide et au sourire figé, symboles vivants d’une illusion brisée."

Plus récemment, Bibendum a fait une apparition dans la version anglaise de la bande dessinée Astérix en tant que vendeur de roues de chars, et a tenu un rôle principal dans Logorama, un film d’animation français d’une durée de 16 minutes, qui a décroché un Oscar en 2010.

©MICHELIN
©MICHELIN

7. Il est si populaire qu’on a même imaginé du mobilier à son image.
La créatrice Eileen Gray a conçu dans les années 1900 un fauteuil douillet baptisé "fauteuil Bibendum", qui est aujourd’hui encore reconnu comme l’un des designs de mobilier les plus originaux du 20e s.

©DR
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8. Un restaurant londonien lui rend hommage.
Inauguré en 1986 dans le quartier londonien de Fulham, ce projet est issu de l’association des célèbres restaurateurs britanniques Sir Terence Conran et Lord Paul Hamlyn. Les deux hommes ont racheté les locaux de la Michelin House, une bâtisse Art-déco spécialement conçue pour accueillir le siège de MICHELIN à partir de 1911 et jusqu’au déménagement de l’entreprise en 1985.

Aujourd'hui baptisé Claude Bosi at Bibendum, emmené par le chef français Claude Bosi, le restaurant continue de faire vivre l'héritage du bonhomme Michelin. La façade était à l’origine un espace où les automobilistes de passage pouvaient venir faire changer leurs pneus ; aujourd’hui, les convives du restaurant sont accueillis par les mêmes sols en mosaïque sur lesquels le Bibendum tient une coupe remplie de boulons, écrous et autres dangers, avec de magnifiques vitraux qui le représentent en boxeur et en cycliste fumant un cigare.

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