Jour 1 – Metz, balade médiévale et saveurs locales
À Metz, la cathédrale Saint-Étienne s’impose comme point de départ idéal pour découvrir la capitale mosellane. Élevé entre 1220 et 1522, l’édifice gothique déploie une nef vertigineuse culminant à 42 mètres et une profusion de sculptures qui racontent des siècles d’histoire religieuse et artistique. Ses superbes vitraux illustrent l’évolution de cet art, de la rosace occidentale de 11 mètres signée Hermann de Munster (XIVe siècle) aux vitraux abstraits de Kimsooja, installés en 2022. À quelques pas, le musée de la Cour d’Or sonde les strates du passé messin. Ses sous-sols abritent les vestiges de thermes romains du IIème siècle, témoins de l’importance de Divodurum Mediomatricorum, l’antique Metz, comme cité prospère de l’Empire romain.Tout proche, le marché couvert est une bonne option pour le déjeuner. Fromages crémeux, pâtés lorrains à la croûte dorée et, en saison, mirabelles délicatement sucrées attirent les gourmands dans cette halle animée, où l’on goûte le terroir lorrain à chaque bouchée.
L’après-midi s’ouvre sur une parenthèse artistique au Centre Pompidou-Metz, audacieux vaisseau de bois et de verre coiffé d’une ondulante toiture. Dans ses galeries, les grands noms de l’art moderne et contemporain se montrent au fil d’expositions renouvelées, puisées notamment parmi les 100 000 œuvres du musée national d’Art moderne.
Pour finir la journée, direction la place Saint-Louis et ses arcades médiévales. Dans les rues Taison, Fournirue ou Chaplerue, on prend le temps d’explorer les boutiques de créateurs, de feuilleter quelques pages dans une librairie indépendante ou de savourer un thé dans l’atmosphère feutrée d’un café.
Jour 2 – Amnéville, entre aventures et bien-être au cœur de la Moselle
Changement de décor avec la Cité des Loisirs d’Amnéville, vaste complexe situé à 15 kilomètres de Metz. Ici, le programme s’adapte à toutes les envies. Le zoo, classé parmi les plus beaux d’Europe, héberge plus de 2 000 animaux, des majestueux tigres blancs aux discrets pandas roux, dans des enclos conçus pour favoriser le bien-être des espèces. L’aquarium dévoile les mystères des océans : requins, méduses et raies évoluent dans de vastes bassins où jeux de lumière et décors marins recréent les profondeurs abyssales. Le centre aqualudique Thermapolis et la Villa Pompéi offrent quant à eux une parenthèse thermale aux inspirations antiques. Bassins d’eau chaude, hammams parfumés et bains en plein air : tout y est conçu pour un lâcher-prise total.
Jour 3 – Rodemack et Luxembourg, des remparts au Grand-Duché
Le lendemain, on fait étape à Rodemack, classé parmi les « Plus Beaux Villages de France ». Parfaitement conservés, ses remparts médiévaux enserrent un labyrinthe de ruelles pavées et de maisons en pierre de Jaumont. Un détour par le jardin médiéval révèle une belle collection de plantes aromatiques, utilisées autrefois en cuisine et en herboristerie.
L’après-midi, on passe la frontière pour rejoindre Luxembourg, dont la ville haute déploie bastions et palais classés à l’UNESCO. Bordé d’élégantes maisons, le Chemin de la Corniche jouit d’un point de vue spectaculaire sur la vallée de l’Alzette.
À la nuit tombée, la capitale luxembourgeoise change de tempo : les terrasses s’animent, les tables gastronomiques exaltent leurs saveurs cosmopolites et le Sofitel Luxembourg Le Grand-Ducal devient un cocon idéal pour poser un dernier regard sur la ville illuminée.
Jour 4 – Luxembourg, une capitale européenne aux multiples visages
La matinée commence dans le Grund et à Clausen, quartiers pittoresques blottis au pied des falaises : là, passerelles en pierre et maisons colorées forment un décor propice à la balade, sur les rives arborées de l’Alzette. Une balade le long de la rivière mène à d’agréables terrasses ombragées, parfaites pour une pause café.L’après-midi prend une autre dimension sur le plateau de Kirchberg, où les institutions européennes – logées dans d’audacieux ouvrages signés par les grands noms de l’architecture mondiale – côtoient le passionnant musée d’Art Moderne Grand-Duc-Jean. Entre minimalisme et jeux de géométrie, cet édifice imaginé par Ieoh Ming Pei secoue les codes et recèle quelques trésors, dont plusieurs œuvres majeures du plasticien mosellan Michel Paysant.
Jour 5 – De châteaux en fortifications, les gardiens du pays des Trois Frontières
Retour en Moselle, au château de Malbrouck, propriété du Département département de la Moselle. Bastion du duché de Lorraine, cette forteresse du XVe siècle déploie des tours massives dominant la vallée de la Moselle et le Pays des Trois Frontières. Des expositions et animations régulières font vivre le château.
À 20 kilomètres de là, l’itinéraire se poursuit sous terre, avec la visite du fort du Hackenberg, le plus imposant ouvrage de la ligne Maginot. Deux blocs d’entrée monumentaux, 17 blocs de combat, une centrale électrique capable d’alimenter une ville de 10 000 habitants, des kilomètres de galeries souterraines : tout, ici, est hors-norme ! Un parcours en train électrique mène au bloc d’artillerie numéro 9, où les canons lance-bombes semblent prêts à rugir.


Jour 6 – De Saint-Avold à Sarreguemines, les trésors cachés du pays minier
Le cimetière américain de Saint-Avold aligne 10 489 croix blanches sur un tapis vert parfaitement entretenu : un paysage solennel qui en fait le plus grand cimetière américain d’Europe. Avant d’y parvenir, une halte gourmande s’impose à Boulay, pour savourer les macarons, légers et moelleux, dont raffolaient le Général De Gaulle et le roi d’Angleterre George VI.Cap ensuite vers le Parc Explor Wendel de Petite-Rosselle, ancienne mine de charbon convertie en musée du Bassin houiller. Le bruit des machines résonne encore dans les galeries de creusement, tandis que les chantiers d’exploitation en plateures reconstituent l’ambiance oppressante des veines de charbon. L’occasion d’appréhender l’univers si particulier des « gueules noires ».
L’après-midi, changement d’ambiance à Sarreguemines, capitale lorraine de la faïence. Son musée expose des pièces d’une finesse remarquable, mais c’est le jardin d’hiver qui attire tous les regards : sous une majestueuse verrière, la faïence s’invite en fresques, ornements et fontaines colorées.
Jour 7 – Le pays de Bitche, une terre de verre et de pierre
Au choix ce matin : percer les secrets de la cristallerie Saint-Louis, la plus ancienne de France, où artisans et souffleurs de verre façonnent leurs œuvres depuis 1767, ou opter pour une approche plus contemporaine au Centre international d’Art verrier de Meisenthal, berceau des fameuses boules de Noël.L’après-midi, on découvre la citadelle Vauban de Bitche, chef-d’œuvre militaire réputé imprenable, veillant sur la région depuis 1681. Non loin de là, une courte ascension mène aux ruines du château de Falkenstein. Émergeant de la forêt, elles offrent un panorama dégagé sur les Vosges et l’étang de Hanau. Une belle adresse pour la nuit : L’Arnsbourg, écrin gastronomique et hôtelier à Baerenthal.
Jour 8 – Sarrebourg et Saint-Quirin, l’art et le baroque à l’honneur
À Sarrebourg, le Parcours Chagall met en lumière l’emblématique chapelle des Cordeliers, éclairée par un chef-d’œuvre de Chagall : La Paix, monumental vitrail de 12 mètres de haut et 7,50 mètres de large. Quelques rues plus loin, dans le musée du Pays de Sarrebourg, la tapisserie La Paix, tissée par Yvette Cauquil-Prince, fait écho au vitrail de la chapelle, reprenant ses couleurs éclatantes et ses figures aériennes.L’après-midi mène à Saint-Quirin, classé parmi les « Plus Beaux Villages de France ». L’église priorale baroque, les maisons colorées et la Haute Chapelle, juchée sur une colline, façonnent un décor hors du temps.


Jour 9 – Le Pays des Étangs et le Saulnois, une parenthèse nature en Moselle
Dans ce territoire ponctué de forêts, prairies et étangs se trouve le parc animalier de Sainte-Croix, l’un des plus grands parcs animaliers de France, où 1 500 animaux évoluent en semi-liberté. Au programme : une immersion au plus près des animaux, avec de multiples points d’observation et un parcours jalonné d’informations pédagogiques.
À quelques kilomètres seulement, le domaine départemental de Lindre possède le plus grand étang piscicole de France. Ses 620 hectares servent de refuge à une riche population de poissons – gardons, perches, sandres, carpes – et quelque 251 espèces d’oiseaux. Hérons cendrés, butors étoilés et balbuzards s’admirent depuis la digue ou les observatoires dissimulés en lisière de forêt.
Jour 10 – Derniers détours sur la route de Metz
À Marsal, l’exploitation du sel remonte à la protohistoire. Tour à tour contrôlée par les ducs de Lorraine et les évêques, cette ressource précieuse attise les convoitises jusqu’à Louis XIV, qui s’empare de Marsal en 1663 et la transforme en place forte. Une partie des fortifications subsiste, notamment la porte de France, qui abrite le musée départemental du Sel. Après la visite, une balade dans la campagne environnante dévoile des mares salées, vestiges de ce passé industriel, où pousse encore la rare salicorne vicensis, caractéristique des milieux salins.
Plus loin, l’église Saint-Martin de Sillegny surprend par ses fresques du XVIe siècle, qui recouvrent intégralement ses murs et lui valent le surnom de « Sixtine de la Seille ». Avant de regagner Metz, halte à la maison de Robert Schuman, père fondateur de l’Europe, puis à la distillerie de Mélanie pour un dernier toast aux saveurs locales.
Une journée de plus ?
Pour prolonger l’aventure, on peut suivre la route des vins de Moselle dans le Pays Messin à vélo, en voiture ou même à pied. Au sud de Metz, ses vignes en coteaux et ses caves accueillantes sont l’occasion de découvrir le terroir prometteur de l’AOC Moselle.Hero Image : La Moselle regorge de trésors comme le village de Saint-Louis © Thomas Garcia
