Ceux qui souhaitent prolonger l’étape ont tout intérêt à se renseigner sur le Hakone Free Pass, un billet à prix réduit pour deux ou trois jours, qui couvre huit systèmes de transport différents dans la zone, dont l’aller-retour depuis Tokyo.
Yokohama
Au début des années 1850, le Japon commence à s’ouvrir à d’autres pays après 200 ans d’isolement. Le port de Yokohama a été créé dans la foulée en 1859 pour devenir ensuite un centre majeur du commerce international. Aujourd’hui, la deuxième plus grande ville du pays possède bien des atouts qui font écho à son histoire maritime et son goût pour la culture et les technologies. Ses sites les plus prisés présentent aussi l’avantage d’être facilement accessibles à pied.
Pour commencer, les gastronomes ont de quoi faire ! Le musée de la nouille instantanée est consacré au plat préparé le plus célèbre du pays et à son inventeur, Momofuku Ando ; tandis que le musée du ramen de Shin-Yokohama abrite plusieurs restaurants de ramen et présente l’histoire de ces nouilles si populaires. Les ramens sont arrivés au Japon au XIXe siècle avec l’immigration chinoise. Aujourd’hui la ville peut se targuer de posséder le plus grand quartier chinois du pays, avec plus de 600 restaurants et entreprises peuplant ses rues pittoresques et animées.
Avec l’ouverture du pays, les Occidentaux venus s’installer à Yokohama ont afflué vers le quartier de Yamate. Promenez-vous le long de ses versants arborés et découvrez ses bâtiments anciens très bien conservés, parmi lesquels les anciennes résidences des familles marchandes. Depuis le centre-ville, un court trajet en bus vous emmènera jusqu’à Sankeien – un vaste jardin japonais traditionnel qui a été conçu par le marchand de soie Sankei Hara et que jalonne une collection d’édifices historiques rapportés par l’homme d’affaires des quatre coins du Japon.
S’il vous prend des envies de contempler un panorama, rendez-vous à l’observatoire perché au 69e étage de la Landmark Tower ou empruntez le téléphérique qui relie la gare de Sakuragicho au parc Unga. Yokohama est l’une des villes les plus photogéniques du Japon et, quelle que soit l’heure, le spectacle nocturne est magique.
Hakone
Si vous voulez vous repaître du spectacle du mont Fuji, ruez-vous sur Hakone, où vous attendent – quand le temps le permet – d’éblouissants points de vue sur l’icône du Japon. Situé dans la préfecture de Kanagawa, Hakone ne manque pas d’attraits et de diversité. Les principaux sites sont desservis par une combinaison assez déconcertante de trains, de bus, de funiculaires et de bateaux. Aussi, veillez à planifier votre trajet à l’avance afin de profiter au maximum de votre visite.Prenez le bus à la gare de Hakone-Yumoto, la porte d’entrée de la ville, pour rejoindre le magnifique sanctuaire de Hakone et le lac Ashi. Après la visite du lieu de culte, marchez le long du lac pour découvrir un autre tableau célèbre : la porte torii rouge qui semble flotter sur l’eau, avec en arrière-plan le mont Fuji. Si leur présence dans un cadre aussi traditionnel peut surprendre, les navires bigarrés qui paraissent armés pour la piraterie n’en sont pas moins une option prisée pour traverser le lac. Réveillez l’enfant qui sommeille en vous et profitez de la séance photo pendant cette reposante escapade. Embarquez à Motohakone et descendez de l’autre côté du lac à Tongendai. De là, une courte promenade à pied vous conduira jusqu’au funitel de Hakone, qui vous élèvera à son tour jusqu’aux fumeroles de la zone volcanique d’Owakudani. Là, avec un peu de chance, vous serez récompensé par d’autres points de vue sur le mont Fuji.
Tant que vous y êtes, goûtez quelques œufs noirs emblématiques de Hakone (œufs de poule cuits dans une source chaude).
Pour s’y rendre : le plus simple pour rejoindre Hakone depuis Tokyo est de monter dans l’Odakyu Romance Car à la gare de Shinjuku, pour arriver directement à la gare de Hakone-Yumoto. Le voyage dure environ 90 minutes et il convient de réserver.
La péninsule d’Izu
Principalement connue pour ses plages et son paysage côtier, la péninsule d’Izu abrite également des panoramas montagneux, de pittoresques chutes d’eau et des villes thermales. En 2018, elle a été désignée « Géoparc mondial Unesco » grâce à la diversité de son patrimoine géologique. Une exploration approfondie de la péninsule requiert un séjour prolongé, mais une excursion sur une journée depuis Tokyo vous permettra déjà d’en avoir un aperçu. Voici quelques options.
Shimoda et Kawazu
Shimoda est posée à l’extrémité de la péninsule, et on lui reconnaît généralement les plus belles plages du pays. En 1854, au cours de son deuxième voyage au Japon, le commodore américain Matthew Perry séjourna à Shimoda avec sa flotte de « vaisseaux noirs » (kurofune, nom japonais donné aux navires occidentaux). C’est ainsi qu’en 1856, le premier consulat des États-Unis au Japon fut fondé à Shimoda. Apprenez-en plus sur ces événements au musée d’histoire de Shimoda et, non loin de là, au temple Ryosenji, où Perry mena ses négociations avec le shogunat Tokugawa. Parmi les autres activités aisément accessibles autour de la gare d’Izukyu-Shimoda, vous pourrez déambuler sur Perry Road, une charmante rue bordée d’arbres, de restaurants, de cafés et autres commerces, ou opter pour une petite croisière au large du port à bord d’une réplique d’un bateau noir. Shirahama, l’une des plages les plus appréciées de la région, est à 15 minutes en bus du centre-ville. Si vous avez le temps, prenez le train jusqu’à la ville voisine de Kawazu, où une correspondance en bus vous conduira jusqu’au Kawazu Nanadaru, série de sept ravissantes cascades qui se succèdent sur un sentier boisé d’un kilomètre.
Shuzenji Onsen
Pour profiter au mieux des stations onsen (sources chaudes), une nuitée est évidemment l’idéal. Cela étant, le charmant hameau de Shuzenji Onsen est un choix judicieux pour les voyageurs plus pressés – que vous souhaitiez ou non prendre les eaux –, puisqu’un bus ou un taxi vous y conduira en 10 minutes depuis la gare de Shuzenji. Ces thermes, les plus anciens de la péninsule, se prêtent particulièrement bien à l’exploration à pied des environs. La source des eaux, Tokko-no-yu, est alimentée par la rivière Katsura et aurait surgi en 807, après avoir été invoquée par le célèbre moine Kukai. La source n’est plus ouverte de nos jours, mais on peut prendre un bain relaxant à l’onsen public de Hakoyu en échange d’une somme modique, ou tremper ses pieds gratuitement dans le Sugi-no-yu. De l’autre côté de la rivière se trouve le magnifique temple Shuzenji, fondé par Kukai l’année où fut découverte la source chaude. Le temple est entouré d’érables et se révèle particulièrement attrayant en automne. Ceux qui ont le palais aventureux se doivent d’essayer la glace au wasabi (raifort japonais).
Pour s’y rendre : l’Odoriko express assure la liaison régulière entre la gare de Tokyo et Atami, où le train se sépare en deux rames distinctes. L’une continue son chemin jusqu’à Izukyu-Shimoda via Kawazu (environ 2 heures et 15 minutes), l’autre se rend à Shuzenji (environ 1 heure et 35 minutes). Un train un peu plus rapide et plus luxueusement aménagé, le Saphir Odoriko, fait la navette entre Tokyo et Izukyu-Shimoda. La réservation est de rigueur pour tous les trains Odoriko.
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