Lyon : les restaurants étoilés les moins chers au déjeuner

Dans l'écrin d'une ancienne brasserie de luxe, Tabata et Ludovic Mey (ex-Les Apothicaires) ont créé un restaurant dont l'atmosphère évoque celle d'un wagon de l'Orient-Express : boiseries sombres, fresques paysagères et banquettes rouge bordeaux qui rappellent les années 1930. Créative et technique, la cuisine du couple déroule le tapis rouge aux produits végétaux sans chercher la facilité, comme l'illustre cette entrée étonnante autour de la salade. Quant au ris de veau cuit au beurre noisette et légèrement fumé, artichaut Camus, vin jaune et noix, s'il relève d'une inspiration plus classique, il témoigne de la même précision culinaire. 

58€ (hors boissons) au déjeuner du lundi au vendredi (hors jours fériés)

À l’instar de son mentor Paul Bocuse, Christian Têtedoie a bâti un petit empire gourmand. Juché sur la colline de Fourvière, véritable balcon sur la ville, son restaurant Têtedoie en est la vitrine gastronomique. Défenseur des traditions culinaires françaises, ce fan d’art contemporain ne cesse de les explorer avec talent, voire de les moderniser. Foie gras et coques ; Saint-Jacques, lentilles et lard paysan ; pigeon, choux et céréales : ces noms de plats ne ressemblent-ils pas à une exposition de peinture abstraite ? Enfin, impossible de ne pas mentionner son plat signature, ce homard en cocotte et cromesquis de tête de veau, désormais rebaptisé HTV. Générosité, sensibilité, jeux intelligents sur les textures et les saveurs : tout y est.

65€ (hors boissons) au déjeuner du lundi au vendredi (hors jours fériés)

Comment ne pas admirer le parcours de Takao Takano ? Originaire de la préfecture de Yamanashi, au Japon, il a rapidement abandonné des études de droit pour se consacrer à sa véritable passion : la cuisine. Depuis 2013, il est installé dans le 6e arrondissement de Lyon, dans un intérieur tout en élégance et en sobriété. Si le restaurant, depuis son ouverture, fait presque toujours salle comble, c’est grâce à ses assiettes tout en originalité et en finesse, qui régalent et surprennent dans le même mouvement. Et remplissent à merveille l’objectif que s’est fixé le chef : "Faire simple et bon." Attardons-nous un moment sur ce filet d'omble chevalier, parfaitement cuit, avec queues d'écrevisses, chanterelles et vermouth de Chambéry, ou ce pigeonneau du Poitou, avec topinambours, guanciale et truffe du Vaucluse… Équilibre gustatif, intelligence de la composition : tout Takao Takano est là.

80€ au déjeuner du mardi au vendredi (hors jours fériés)

Juché sur la colline de Fourvière, ce couvent Renaissance abrite désormais un hôtel et un restaurant charmants, avec une verrière panoramique qui offre aux convives un panorama splendide sur les toits du vieux Lyon, en toute saison : on croirait presque toucher du doigt la cathédrale Saint-Jean. Il fallait ici un chef qui ne manque pas de vue, ni de perspectives ! C’est le cas de David Delsart, qui maîtrise tous les aspects de la cuisine française. Il donne souvent une tournure régionale à ses plats, fumant son pigeon (ou son homard) sur des sarments de vigne du Beaujolais, cuisinant la féra du Léman, la truite saumonée d’Isère et les escargots du Lyonnais. Desserts classiques de belle facture : charlotte, profiteroles, soufflé chaud…

52€ au déjeuner du mercredi au samedi

30 ans déjà que Bernard Mariller, l’un des rénovateurs de la scène culinaire lyonnaise dans les années 1990, officie dans cette rue, à quelques pas seulement de l’adresse d’origine. Et ce fils et petit-fils d’agriculteurs de Saône-et-Loire, passé chez Joël Robuchon, Jacques Lameloise et Michel Troigros, a toujours la pêche ! Il réalise une cuisine moderne et goûteuse autour de produits de saison, souvent nobles (Saint-Jacques d'Erquy, bar de ligne de Bretagne...). Sa rigueur et son sérieux, ainsi que ses redoutables talents de saucier, sont toujours au rendez-vous.

45€ au déjeuner le vendredi

Dans cette maison ancienne des quais de Saône au décor contemporain, Matthieu Girardon signe une cuisine moderne décomplexée, personnelle et très aboutie techniquement. Jus et sauces viennent sublimer nombre de plats, à l’image de cet omble chevalier servi juste nacré, avec son émulsion de fumet et beurre blanc aux œufs de poisson. Rythmé par les saisons et les arrivages, ce menu à l’aveugle sans choix s’ajuste en fonction du budget et de l’appétit, en fonction aussi des accords mets et vins, de Bourgogne, bien entendu – dont la cave de cette maison est une référence.

55€ au déjeuner en semaine

Passé par de belles maisons et ancien chef des ambassades de France à Londres et à Bamako, Nicolas Guilloton a rénové son sympathique Atelier de fond en comble pour en faire un lieu élégant et contemporain, avec une spacieuse salle à manger décorée de masques africains, clin d'œil au séjour du chef au Mali. Sa sensibilité de musicien en bandoulière, il régale avec des menus surprise construits avec une préoccupation locavore constante et un sens des équilibres gustatifs affirmé. Il en résulte une cuisine originale, technique et pleine de parfums, où les desserts ne sont pas en reste, à la fois fins, peu sucrés et gourmands. Rapport qualité-prix imbattable au déjeuner, et belle carte des vins qui témoigne d'un vrai travail de recherche de producteurs éco-responsables.

54€ au déjeuner mardi, jeudi et vendredi