Un inspecteur rencontre beaucoup de personnalités au cours de sa carrière. Des hommes et des femmes qui possèdent un talent et le mettent en valeur à leur propre manière. Une personne dont je me souviens très bien est Eddie Van Maele. Un chef qui a contribué à l'évolution de la cuisine belge et qui a été récompensé de deux étoiles MICHELIN dans les années 1980. À cette époque, il se passait beaucoup de choses dans le domaine de la gastronomie à Bruxelles et dans sa périphérie. Et c'est grâce à des hommes comme le chef Van Maele.
Quel que soit l'ingrédient que vous lui donniez, il parvenait toujours à en tirer le meilleur. Eddie Van Maele s'inscrit dans la lignée de grands noms tels que Pierre Romeyer, Claude Dupont et Jean-Pierre Bruneau. Des hommes capables de cuisiner au sommet de leur art. Le chef Van Maele aspirait à la troisième étoile, mais elle ne lui a jamais été attribuée. Et cela a provoqué un certain mécontentement.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le chef est un homme de caractère. Ainsi, lors d'une visite à notre directeur de la sélection de l'époque, il a dit sans hésiter qu'il voulait une troisième étoile. « Et vous allez me la donner. » Bien sûr, cette stratégie n'a pas fonctionné. Nous avons mangé chez Eddie Van Maele plus d'une fois. Merveilleusement bien, mais pas au niveau de trois étoiles.
Ainsi, lors d'une visite de deux inspecteurs, le chef a décidé d'essayer à nouveau. Ils se tenaient dans sa cuisine et au fur et à mesure de la conversation, il a commencé à fulminer de plus en plus. Jusqu'à ce qu'il décide de prendre un couteau dans sa main et de faire comprendre aux inspecteurs qu'ils devaient quitter sa cuisine. Ce qu'ils ont fait avec sagesse.
Cela a-t-il influencé l'évaluation du restaurant d'Eddie Van Maele ? Non. Parce qu'on a toujours eu du respect pour le chef et sa cuisine. Mais la troisième étoile ne s'est jamais matérialisée car, selon les inspecteurs, ce niveau n'a jamais été atteint. Et un couteau ne pouvait rien y changer.