On vous emmène de Forêt à Schaarbeek, pour passer, une contemplation après l’autre, d’ une architecture toute en courbes et en vitraux amenée par l’Art Nouveau fin 1800 jusqu’aux formes nouvelles de l’Art Déco de l’entre-deux-guerres. Tout un programme, alors, prévoyez 3 jours si possible.
Mars est le bon mois pour profiter du Festival annuel de l’Art Nouveau et de l’Art Déco : les lieux - souvent fermés au public, vous ouvrent leurs intérieurs exceptionnels et vous racontent leurs anecdotes. Mais les façades vous en diront déjà sur les génies qui les ont dessinées.
L’Art Nouveau Pass propose une sélection de lieux emblématiques à prix avantageux.
Maintenant, vous pouvez aussi rester relax et vous plonger dans ces ambiances juste en flânant dans la vieille ville…
Jour de votre arrivée
Si vous arrivez en milieu de journée, une petite mise en bouche vous fera entrer dans l’atmosphère de l’architecture Art Nouveau. Proche du Parc et du Palais Royal, non loin de la Grand-Place, le Musée des Instruments de Musique, logé dans les anciens magasins Old England, vous séduira par sa splendeur architecturale, à tous les étages et jusqu’à sa terrasse sur les toits. Amateur ou non de musique et des 7000 pièces que le musée renferme, c’est une étape obligatoire pour qui s’intéresse à cet Art intégrant structure et décor.
Vous ne serez pas très loin d’un autre musée : le Centre Belge de la Bande Dessinée, un temple d’Art Nouveau signé Victor Horta. Ses trésors ne se nichent pas que dans les fameux Tintins d’Hergé ou les Lucky Luke de Morris et Goscinny, mais aussi dans sa splendide verrière ! Proche de là, jusqu’en après-midi, la très inclusive brasserie Horta pour les fous d’art nouveau et les amateurs de délices bien belges y compris les personnes souffrant d’allergie.
Où mange-t-on après ces premiers émois architecturaux ?
Si c’est à votre portée, offrez-vous le renommé Comme chez Soi, très art nouveau avec son style Horta, une référence gastronomique de la capitale, 1 étoile au Guide MICHELIN. Vous y goûterez des classiques préparés par le chef Lionel Rigolet, des filets de sole sauce mousseline et crevettes grises, une mousse de jambon d’Ardennes… Cette maison traditionnelle de 1926 s’ouvre aussi aux saveurs exotiques. Place Rouppe, à 10 minutes de marche de la Grand-Place.
Dix petites minutes de plus et vous terminez la soirée avec une bière belge face aux grandes baies vitrées du Falstaff, en contemplant ce passage entre Art Nouveau et Art déco.
Un autre style, Humus x Hortense, 1 étoile et étoile verte au Guide MICHELIN. Dans ce décor angélique habillé de blanc et d’or, on y défend la cuisine végétale depuis belle lurette. Ici, c’est la carte qui se plie aux offres du jardin. Essayez le Paris-Brest, en version céleri-rave affiné. Ou des champignons au goût de chocolat. Vous aimez les légumes ? Ils y sont sublimés… Le reste ne sera que surprise. Cela se passe à Ixelles, pas loin des Étangs Flagey.
Où passer votre première nuit bruxelloise ?
Vous voyagez nombreux ? Le JAM Hotel (Saint-Gilles), à l’esthétique chic et industrielle, propose des chambres jusqu’à 6 personnes. Sur le toit, client ou non, son univers cocoon vous attend avec sa piscine et son bar douillet.
Mais vous pourriez préférer Le Louise Hotel (Toison d’or, quartier Louise).
Jour 2 : balade au petit matin de Forest à Ixelles
Chaussez-vous bien pour la marche. Atteignez Forest en transport en commun, vous n’en aurez pas pour très longtemps. Avenue du Mont Kemmel, vous pourrez admirer la villa Beau-Site (1905) et une des plus belles baies de la ville. Cette maison art nouveau est de l'architecte Arthur Nelissen. Rendez-vous ensuite à 500 mètres de là pour admirer l’école Rodenbach et poursuivez jusqu’au lot d’habitations sociales de la rue Marconi.
Faites cap sur Saint Gilles, la commune d’à côté, pour aller découvrir La Porteuse d’eau une brasserie au charme d’antan avec ses vitraux, ses boiseries et sa carte de plats traditionnels. Vous n’êtes pas au bout de votre matinée, vous apprécierez une petite halte.
Il vous faudra un peu grimper pour atteindre l’hôtel de ville de Saint-Gilles (début 1900) dessiné par l’architecte Albert Dumont en style Néo-Renaissance française. A quelques pas de là et de la même époque, l’atelier de sculpture de Jacques Sermon et Henri Pletinckx.
A présent, direction Ixelles, en passant par une artère de caractère, l’avenue Brugmann : un autre joyau d’art nouveau vous attend au tournant, à l’angle avec la Rue de la Jonction : la saisissante maison Hannon bien aimée des Bruxellois. Lignes serpentines, formes généreuses, elle mêle avec hardiesse arts nouveaux belge et français. A l’abandon, elle aurait pu mal tourner, mais elle renait de ses cendres et devient musée. Sa voisine, nommée Les Hiboux pour ses 2 oiseaux de nuits installés sur son toit, est signée Édouard Pelseneer : cette première réalisation lui vaudra la commande de la maison atelier de Fernand Khnopff.
Restez un peu sur l’avenue Brugmann, où d’autres magnifiques façades s’exposent avant de rejoindre la Rue Darwin pour contempler l’atelier de la sculptrice et peintre Louise de Hem (Ernest Blerot).
Votre quête du graal en art nouveau vous demandera un peu de marche supplémentaire : la Maison Horta, Rue Américaine, une illustration parfaite de l’art nouveau, révolutionnaire pour son époque (1898 à 1901), le foyer d’un côté et le bureau de son architecte de l’autre. Horta n’est plus mais tout est encore là pour nous inspirer : ferronneries, lumière naturelle, ornements végétaux, vitraux, mosaïques et arabesques. La maison est devenue musée.
Dans le même quartier, allez voir ce qui se passe Rue de l’Aqueduc et Rue Africaine.
Pause déjeuner
Rendez-vous sur la luxueuse artère Avenue Louise pour aller déguster une cuisine innovante, digne d'une étoile MICHELIN, avec vue sur la ville, La Villa in the Sky.
Ou, un peu loin (20 minutes en bus ou en tram), le chic Caffè Al Dente.
Entre Saint-Gilles et Ixelles, voire Bruxelles ville, les découvertes se poursuivent l’après-midi. Comme celle de la maison personnelle de l’architecte Paul Hankar (1893), un manifeste de l’Art nouveau : motifs de plantes, d'animaux, d’oiseaux. Un peu plus loin dans la même Rue de Facqz, l’hôtel particulier du peintre René Janssens construit en 1898 par Hankar aussi.
Au 6 de la Rue Janson : l’hôtel Tassel (1892), considéré comme l’œuvre fondatrice de l’Art nouveau bruxellois. Horta ose y casser l’agencement traditionnel des maisons bruxelloises – les 3 pièces principales en enfilade dont celle du milieu reste souvent dans l’ombre. La porte d'entrée est posée en plein centre de la façade, le couloir et l’escalier forment l'axe central de la demeure qui devient puits de lumière.
Un peu plus tard et un peu plus loin, Rue de Washington, Horta signe la Maison Vinck, à la façade cette fois très sobre et géométrique.
Avant d'aller dîner, pensez à aller admirer le Palais des Beaux-Arts, en tram vous y êtes vite.
Et si on retournait à Saint-Gilles pour dîner ?
Expérimentez le Tero qui a sa propre ferme, The adresse pour les adeptes du bio. Ce Bib Gourmand a élu domicile dans l'ancien atelier Khnopff, maître symboliste de la peinture et de la sculpture du 19ème. Tout est pensé pour ébahir votre palais.
Epinglée pour son écoute des allergies, la douce insistance de la serveuse plus attentive que vous à éviter toute rencontre désagréable dans l’assiette. Allez-y en confiance.
Changement de décor pour aller dormir cette fois dans le cœur historique de la ville, vous y trouvez l’hôtel The Dominican et son design épuré ; ou à 2 pas de la Grand-Place, l’Hôtel Amigo.
Jour 3 en matinée
Pour votre dernier jour dans la capitale belge, vous aurez peut-être envie d’aller petit-déjeuner à la Maison Dandoy (Galerie du Roi), la plus ancienne biscuiterie de la ville avec ses spéculoos, madeleines, gaufres ou chocolats, et son décor art nouveau. So Belgian !
Rendez-vous Avenue Louise, au fil de votre balade sur cette longue artère, vous y contemplerez plusieurs œuvres d’art nouveau mais pourrez aussi en découvrir d’inspiration art déco. Commençons par aller admirer l’Hôtel Solvay, du nom de son propriétaire, fils du chimiste industriel Ernest Solvay, et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Là-bas, tout « respire » : Horta qui s’est vu donner carte blanche pour le réaliser, y signe une de ses plus belles créations : balustrade tourbillonnante de métal doré, magnifique verrière rouge-orangée… chut, allez-y !
L’Hôtel Max Hallet est de la même signature. Ensuite, l’Hôtel De Brouckère de l’autre côté du grand rond-point. Vous êtes alors près du Jardin du Roi, il descend sur les Étangs Flagey. L’Atelier Du Maître Verrier Sterner, Rue du Lac est à quelques mètres : porte d’entrée à la forme circulaire et des vitraux qu’il est encore mieux de voir le soir, éclairés de l’intérieur. Un quartier de jolis immeubles Art nouveau.
Poursuivez place Flagey, au bout des étangs, où trône, tel un paquebot, inspiré de l’Art Déco, l’Ancien Institut national de radiodiffusion (1935-1938). Aujourd’hui il vibre de concerts, de festivals de musiques et de films.
Un petit apéro ?
Un bon plan car on vous fera déjeuner un peu plus tard. C’est au très populaire Café Belga que cela se passe, au bord des étangs Flagey.
Non loin de là, vous empreintez la Rue Cuissiez pour l’ancienne maternité de l’hôpital d’Ixelles (1930-1935) convertie en logements. Dessinée par Jean-Baptiste Dewin, sa façade est de 9 travées, rythmée par des pilastres surmontés de cigognes. Sur sa façade Art Déco , on lit encore, en mosaïque dans une typo empruntée à ce courant : Maternité d’Ixelles.
Quelques kilomètres plus loin, au 36 Boulevard Général Jacques , « La Maison Verte », une maison bourgeoise au style éclectique et Art Nouveau, alors qu’au 20 la résidence de la Cambre est une illustration d’Art Déco d’influence new-yorkaise.
Antoine Courtens, élève d’Horta, signe le palais de la Folle Chanson (1928), un autre complexe Art Déco Rond-Point de l’Etoile. Intéressants, sa rotonde en demi-cercle qui épouse la forme de la rue et le campanile étoilé qui la surmonte, typique de l’artiste.
Marchez un peu jusqu’à l’avenue Franklin Roosevelt et la Villa Empain (1931-1934), assortie d’une piscine et d’un joli jardin. Le baron Louis Empain a 21 ans quand il passe commande au Suisse Michel Polak. A voir…
Déjeuner
Cet après-midi, on vous emmène au parc du Cinquantenaire, à Etterbeek. En chemin, tentez le Stirwen, Quartier Européen, pour sa tradition française interprétée par François-Xavier Lambory.
On reste sur les hauteurs sensorielles où le chef vous a hissé en offrant à vos yeux les splendeurs de la Maison Cauchie (1905). Oui, nous sommes de retour dans l’Art Nouveau. Façade géométrique, cariatide aux bras levés sur un cartouche où l’on lit en lettres d’or le message des 2 époux propriétaires : « Pour nous. Par nous ».
Non loin de celle-ci, l’Hôtel van Eetvelde, qu’Horta qualifie d’hôtel le plus audacieux qu’il ait signé ». Il abrite le LAB·AN (2023), espace de promotion de l’Art nouveau.
Square Ambiorix, la Maison Saint-Cyr : bien trop époustouflante pour passer à côté, même avec ses 4 mètres de large.
Plus loin, à Schaerbeek, la Maison Autrique, premier chef d’œuvre du pionnier de l’art nouveau et élément majeur du patrimoine local.
Vous restez encore avec nous ? Après en avoir vu de toutes les couleurs et de toutes les formes, vous vous initieriez à l’art du vitrail ? Vitraux Flores (Quartier Saint Boniface) partage son art avec vous…
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