Les inspecteurs racontent : l’Imàgo, Étoile surplombant Rome
Suivez l'un de nos inspecteurs pour une soirée riche en surprises et émotions dans ce célèbre restaurant étoilé romain, qui propose une cuisine raffinée et créative, une expérience couronnée par une vue somptueuse sur la ville.
Des marches impressionnantes, suivies d'un ascenseur menant à une vue à couper le souffle : rejoindre l'Imágo ressemble à une montée vers les cieux.
L’ascension commence à la « Barcaccia » (la fontaine du Bernin) sur la Piazza di Spagna par un escalier monumental aux marches en travertin de différentes largeurs, jalonné de terrasses de style baroque. Au sommet, l’obélisque se dresse fièrement et, à ses côtés, le Hassler, l’un des hôtels les plus iconiques et prestigieux de la capitale italienne, auréolé d’une Clef MICHELIN. Le périple se poursuit en empruntant un ascenseur qui mène à l’Imàgo, le restaurant niché sur le toit de l’hôtel.
Ébloui par une lumière éclatante, on découvre un spectacle unique. Les larges baies vitrées dévoilent un panorama d'une beauté à couper le souffle. À droite, les clochers de l'église de la Trinité-des-Monts (impressionnants vus de près !), à gauche, les monuments les plus emblématiques de la Ville éternelle. Saurez-vous les reconnaître ? Cette impression de planer au-dessus de Rome, tel un oiseau, est saisissante.
Pour un cuisinier, l’enjeu est de taille : être à la hauteur d'une telle vision, et continuer à se surpasser pour tutoyer les sommets. C’est le défi que relève le jeune Andrea Antonini à travers deux menus dégustation : un menu classique permettant de goûter à ses plats emblématiques et un second, intitulé « Project », issu de son laboratoire créatif et s’adressant à ceux qui reviennent régulièrement pour suivre l'évolution de sa cuisine.
Pour ma première fois en tant qu'inspecteur au restaurant du Hassler avec ce jeune chef aux manettes, je décide d’opter pour ce dernier, trouvant plus pertinent de présenter ses dernières créations, plutôt que ses classiques déjà bien établis. Le menu étant fixé à l’avance, la commande est rapide. Quant aux vins, je sollicite l’avis du sommelier.
Enfin, il est temps de commencer ce voyage gastronomique.
Lors de ce repas, j’ai eu plusieurs surprises, mais ce qui m'a particulièrement séduit, c'est la capacité du chef à puiser dans son immense connaissance gastronomique pour réinterpréter les classiques italiens avec une vision à la fois personnelle et mature. Dès le commencement, la fausse mini-pizza, présentée dans son emballage à emporter, a donné le ton du repas, laissant entrevoir la partition que le chef allait jouer. Le voyage gustatif s'est prolongé avec des créations audacieuses à l’instar de ce concombre de mer en sauce verte et de cet agneau au lait de brebis et au foin. Les plats principaux témoignaient d’une technique d’orfèvre avec un bar en porchetta (cette préparation régionale d'un cochon de lait farci et parfumé d'aromates, cuit longuement au four) suivi d'un bœuf à la moutarde et aux abricots, d'une exquise saveur aigre-douce parfaitement maîtrisée.
Parmi les révélations de la soirée, deux entrées se sont distinguées : le raviolo à la levure, pommes de terre et oignons et surtout les pâtes au beurre et parmesan, rehaussées de cédrat et de pollen. Un plat relevant un défi de taille : réinventer un classique de la cuisine italienne, simple dans sa version traditionnelle, en une création complexe et raffinée. Jamais gratuite, la technique sert ici à exalter les saveurs, élargir leur spectre et leur intensité.
Le repas s’est conclu sur une note de fraîcheur avec un pré-dessert associant pastèque, amandes et olives suivi d’une petite pâtisserie inspirée d’une spécialité locale : le maritozzo, une brioche ici délicatement garnie de fraises des bois. Une fois le dîner achevé, on redescend depuis le dernier étage du Hassler, avec l’impression de revenir doucement sur terre après avoir flotté dans les airs.
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