Les Étangs de Corot

Camille Corot, précurseur des impressionnistes, a 21 ans quand ses parents achètent à 15km de Paris une maison bourgeoise où ils ont plaisir à venir se ressourcer en fin de semaine. Toute sa vie, le peintre restera fidèle à cette petite commune de Ville-d’Avray, lui dédiant plus de 250 tableaux. L’eau verte des étangs, les nénuphars qui les bordent y occupent une large place et la juxtaposition d’un tableau de la première moitié du XIXe siècle avec une photo contemporaine est confondante de similitude.

C’est sans doute une des raisons du charme immédiat des Étangs de Corot — 42 chambres, spa somptueux et restaurants gastronomiques — qui cache bien son jeu derrière sa façade ancienne, le crissant du gravier de ses allées et ses chaises en fer forgé, rouillées juste ce qu’il faut. Le peintre et son époque ont semé quelques cailloux d’un siècle révolu sans que la nostalgie ne vous submerge, une gageure.

Les chambres jouent la carte déco du charme, où le cannage des chaises dialogue avec le chintz des rideaux fleuris. Une malle en bois, un dessus de lit en damassé blanc, une salle de bain à la robinetterie vintage, pas question de heurter l’œil. Pour autant, le lieu n’est pas désuet et c’est là que le spa dédié à la vinothérapie entre en jeu. Les hommes seront heureux d’apprendre qu’un « rituel du sommelier » leur est dédié, soit une demi-journée beauté qui s’ouvre sur un « bain barrique » et se poursuit sur un massage avec le « bâton du vigneron », où comment des outils techniques s’immiscent dans le monde du luxe.

Le vin est d’ailleurs, après Corot, l’autre fil conducteur des lieux et les dames pourront toujours attendre devant un verre que monsieur ait fini de se faire bichonner, tranquillement assise dans l’un des canapés Chesterfield du bar.