Reportages 1 minute 14 novembre 2022

Confessions de l’inspecteur MICHELIN : haie d’honneur

Les inspecteurs du Guide MICHELIN sont entourés de mystère. L'anonymat est dans leur ADN. Mais, avec cette rubrique, ils veulent donner un aperçu de leur monde. Chaque mois, ils partagent une histoire particulière qu'ils ont vécue pendant leur recherche des meilleurs restaurants.

De Swaen à Oisterwijk est sans aucun doute l'un des restaurants les plus emblématiques des Pays-Bas. Cas Spijkers y a écrit un chapitre important de l'histoire de la gastronomie néerlandaise et a obtenu une et deux étoiles MICHELIN. Je me souviens y avoir dîné avec l'un de ses successeurs en cuisine, Alan Pearson. À l'époque, le restaurant avait une étoile MICHELIN. Je me suis rendu à Oisterwijk un mercredi pour déjeuner, mais à ma grande surprise, le restaurant n'était pas ouvert. Le maître d’hôtel m'a expliqué qu'exceptionnellement, ils étaient fermés ce jour-là. J'ai décidé de réserver une table pour le lendemain et de déjeuner ailleurs.

Donc le jeudi, je suis arrivé à nouveau à De Swaen. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai franchi la porte d'entrée : tout le personnel était aligné en rang jusqu'au fond du restaurant. Du plongeur, du nettoyeur et du maître d’hôtel au sous-chef et au chef. Ça ressemblait à la réception d'un roi (rires). J'ai alors décidé de serrer poliment la main de tout le monde, jusqu'au chef qui m'a salué chaleureusement.

Je me demande encore comment l'équipe a découvert que je suis inspecteur MICHELIN. Est-ce que le chef m'a reconnu ? Il est vrai qu'au début des années 2000, une personne qui déjeunait seule était encore une exception. Heureusement, cela change progressivement. Depuis lors, je n'ai certainement plus eu droit à une haie d’honneur.

Est-ce que j’ai été servi comme un roi lors de ce déjeuner ? Oui. Est-ce que j’ai mieux mangé que si j'avais été anonyme ? Peut-être. Mais est-ce que De Swaen a obtenu une deuxième étoile ? Non. Car, comme nous l'avons déjà dit dans le passé, cette étoile n'est pas attribuée sur base d’un seul dîner. Nous y retournons. Et les inspecteurs doivent être en mesure de faire abstraction de ces éléments pour déterminer quelle distinction un restaurant mérite vraiment. Pour finir, chacun a ce qu'il mérite.


Photo Alma ©Pieter D’Hoop

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