À New York, un dîner, c’est sacré. Autour d’un bon repas, on échange des nouvelles entre amis, on partage les derniers potins, on donne libre cours à un rendez-vous galant ou on réunit sa famille. Lieu de toutes ces occasions, le Fasano est une table italienne raffinée à un jet de pierre du Rockefeller Center et des boutiques de la Cinquième avenue. Loin de l’agitation de l’autre côté de la 49e rue, entre Madison Avenue et Park Avenue, cet établissement impose son calme, la porte à peine poussée. Un refuge apaisant et élégant dans un quartier dominé par la frénésie des banques et des commerces.
Les premiers pas dans cette atmosphère tamisée habillée de quartz sombre donnent le la avant de poursuivre dans un espace feutré, tapissé d’un camaïeu de beiges et de bruns. Quelques éléments de bois et un fond de musique soigneusement sélectionnée – qui a le bon goût de ne pas recouvrir les conversations – se chargent de réchauffer l’ambiance. À l’image du lieu, la clientèle, tant new-yorkaise que de passage, reste dans le ton : chic et sobre.
Le décor est imaginé par l’architecte brésilien Isay Weinfeld pour cette deuxième occupation des espaces du Four Seasons où Fasano a désormais pris ses quartiers. Côté cuisine, le chef exécutif d’origine italienne Nicola Fedeli, qui travaille depuis de nombreuses années pour l’enseigne, tient les rênes et propose une approche sophistiquée de la cuisine de l’Italie du Nord.
Le repas :
Outre un menu dégustation en trois services à 135 $, le choix à la carte est vaste. On peut se tourner vers le tartare de thon ou le carpaccio de bœuf qui font tout à fait l’affaire pour une entrée légère. Et les plus gourmands n’auront que l’embarras du choix entre le vitello tonnato, la burrata di bufala et tout un éventail de plats de pâtes, de viande et de produits de la mer mitonnés selon la tradition du nord de l’Italie.
Le premier plat : la panzanella
Le premier plat arrive, harmonieux et classique : les cubes de pain parfaitement dorés et croustillants, les dés précis de concombre, les morceaux de tomates cerises, les copeaux de radis et d’oignon rouge, sont accompagnés de quelques tranches crémeuses de mozzarella di bufala qu’une vinaigrette vive à l’huile d’olive vient réveiller. Un filet d’huile infusée aux herbes et un tour de moulin de poivre noir plus tard, vous savourez la simplicité d’un plat aux textures très équilibrées et bien exécuté.
*Note de la rédaction : au moment de la publication, la panzanella a été remplacée par le poulpe accompagné de pois chiches, de ciboule et de tomates.
Deuxième plat : les cappellacci
Parmi les plats de pâtes, l’intitulé de ces raviolis fleure bon le réconfort ! Les pâtes à l’encre de seiche ont une belle texture, elles sont farcies généreusement de crabe royal, auquel l’assaisonnement rend grâce de manière très juste. Résolument tournée vers la mer, cette "pasta" emprunte aussi ses saveurs à un délicat fumet de poisson safrané et s’agrémente de morceaux de calamars tendres.
Troisième plat : le dentice
Comment ne pas craquer pour la peau bien grillée et colorée de ce filet de vivaneau (poisson voisin de notre dorade), cuit dans un bouillon d’acqua pazza – littéralement en italien, "d’eau folle", faisant référence au vin qui gicle un peu partout quand on l’ajoute à la poêle très chaude. Posé sur un lit de tomates cerises, une râpée de courgettes et quelques olives noires, ce poisson rôti reprend à son compte l’esthétique et les saveurs épurées de la maison avec une mention spéciale, encore une fois, pour son assaisonnement audacieux.
Quatrième plat : la torta della nonna
Impossible de terminer ce repas italien sans goûter à la "tarte de la grand-mère" ! Ce classique de la pâtisserie toscane délivre ici une pâte croustillante, délicate, saupoudrée de sucre glace sous laquelle s’épanche une onctueuse crème pâtissière truffée de pignons de pin qui conquiert le palais.
Conclusion :
Première incursion sur le territoire américain du groupe brésilien Fasano, ce spacieux restaurant offre les atouts du luxe non tapageur, un lieu qui réussit à mêler raffinement et sérénité, jusque dans l’assiette.
Hero image: Eric Medsker / Fasano
