Elles peuvent sembler identiques au premier regard : une coquille grise et un goût iodé, voilà qui décrit globalement toutes les huîtres pour un profane. Mais pour les connaisseurs, chaque variété d’huître possède ses propres caractéristiques.
Comme pour le vin, terroir et variété jouent un rôle essentiel dans le domaine des huîtres. Salinité, micro-organismes, composants minéraux… Tous les aspects de leur environnement affectent leur goût et leur texture. Imaginez à quel point les côtes des Etats-Unis diffèrent des rivières françaises… sans parler des eaux lointaines d’Australie.
On retrouve aisément ces espèces dans les cartes des restaurants. Mais pour ceux qui ne savent pas encore les distinguer, voici notre guide des huîtres du monde entier et de leurs goûts respectifs.
Les huîtres de Kumamoto
L’huître de Kumamoto provient de la baie de Yatsushiro, dans la préfecture de Kumamoto ; mais aujourd’hui, elle est surtout cultivée aux Etats-Unis. Plus petite que ses cousines européennes, elle possède une coquille profonde et arrondie. Sa chair est légèrement salée avec une saveur douce, proche du melon hami, qui fait d’elle l’huître idéale pour les débutants.
L’huître creuse
L’huître creuse du Pacifique est la variété la plus commune, car elle est particulièrement tolérante aux conditions environnementales et se développe assez rapidement. C’est pourquoi elle s’est exportée, depuis les côtes japonaises, jusqu’en Amérique du nord, en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Elle est souvent confondue avec la Kumamoto, car ces deux variétés sont très proches en termes de forme et de saveur.
L’huître américaine
L’huître américaine présente une forme plus plate et allongée que l’huître du Pacifique, et possède un goût marin prononcé. Les deux variétés les plus connues sont la Blue Point, du détroit de Long Island (Etat de New York), et la Wellfleet, provenant du cap Cod, dans le Massachusetts. La première est connue pour sa saveur franche, la seconde est appréciée pour sa chaire iodée, relevée au final d’un goût d’algue.
L’huître plate
A l’origine, l’huître plate de Belon provient d’une rivière bretonne du même nom ; elle est aujourd’hui protégée par un label AOC. De nos jours, l’huître plate est aussi cultivée au large des côtes du Maine et est appréciée pour son goût unique d’algue et de noisette rehaussé d’une subtile touche minérale.
Les huîtres Gillardeau
La quantité d’huîtres de Belon étant limitée, de nombreux restaurants haut-de-gamme se tournent vers les voluptueuses Gillardeau. Elles possèdent une texture unique, à la fois moelleuse et croquante, avec un arôme marin et des notes de noisette. Originaire de Marennes, en France, on les trouve aussi en petites quantités en Irlande.
La Fine de Claire
Plus célèbre que les deux espèces précédentes, la Fine de Claire possède une coquille allongée, et une chair plus claire au goût salé et de noisette. Elle aussi est principalement cultivée à Marennes, où l’on répartit les huîtres, pour l’affinage, en Fine de Claire, Spéciale de Claire ou Pousse en Claire. Plus les huîtres sont affinées, plus elles sont charnues.
L’huître creuse d’Australie
Les eaux australiennes donnent naissance à des huîtres différentes des autres. Elles sont plus crémeuses et possèdent un goût minéral plus prononcé. L’huître creuse d’Australie se retrouve autour de la baie de Moreton et est généralement plus petite que les huîtres creuses du Pacifique, avec des coloris plus jaunâtres.
L’huître plate du Pacifique
Avec leur coquille toute ronde, les huîtres plates du Pacifique sont originaires d’Australie et sont principalement cultivées sur les côtes de Tasmanie. Contrairement à leurs cousines creuses d’Australie, elles sont plutôt considérées comme des huîtres à croissance lente et plutôt fragiles ; il s’agit donc d’un délice rare qu’il faut consommer juste après la récolte.