Mandarin Oriental Barcelona

Un fier monolithe de quarante étages, criant de modernité et réfléchissant les rayons catalans dans la moindre rétine, voilà qui ferait bien mauvais genre en plein centre historique de Barcelone. C’est pourquoi le Mandarin Oriental a préféré prendre ses quartiers dans les murs d’une ancienne banque du Passeig de Gràcia. En très bons termes architecturaux avec ses voisins de la ville nouvelle, son imposante façade dissimule pourtant un univers qui, sans jouer sur les terres de Gaudí, pourrait bien être l’œuvre d’un esprit tourmenté.


Traversé par une passerelle déjà vertigineuse, l’atrium vous fait entrer de plein pied dans une scène de la Guerre des étoiles, épisode IV : un puits de lumière blanc, percé de meurtrières rectangulaires ou carrées, desquelles filtre une lumière de néon pour le moins clinique. Lobby et restaurant basculent de leur côté dans une autre anticipation, celle d’un art islamique aux arabesques enchevêtrées façon cocon ou toile d’araignée. Dans la même veine, le spa déroule les codes d’une science-fiction aux perspectives verdâtres, plus Ridley Scott que George Lucas. Quant au toit, il vous ramènera vers le présent, via une terrasse panoramique sur toute la ville, « simplement » encadrée d’une ravissante ligne de nage.


Pour tenir ce genre de comparaison, les chambres de l’hôtel n’ont lésiné ni sur les effets d’optique, ni sur les impressions spatiales. Tons neutres, lignes claires, volumes entiers, grandes baies translucides, salles d’eau aérées, on s’y déplace comme soulevé par un courant d’air chaud. L’électronique et la haute fidélité tiennent le cap, tout comme la gamme de produits La Prairie à disposition. Par ailleurs, les chambres étant sérieusement insonorisées, il vous sera impossible de vous plaindre de la rumeur barcelonaise, même un soir de victoire à domicile.