Shangri-La Hôtel, Paris

Le dernier né des palaces parisiens donne l’impression d’avoir toujours été là. Encore un miracle orchestré par le groupe chinois Shangri-La qui, aux abords de la majestueuse place d’Iéna, offre à l’ancienne demeure du Prince Roland Bonaparte une nouvelle vie, dans la continuité stylistique de la précédente. Artisan en chef de la résurrection ? Le designer Pierre-Yves Rochon, star des « french décorateurs », toujours très à l’aise dans les ors des grands hôtels du monde.

Fastueuses, mais jamais tapageuses, les 63 chambres et 37 suites immenses du Shangri-La sont une démonstration exemplaire de la vitalité du « style français », harmonieux, élégant et référencé, du plus humble des repose-pieds à la dernière des embrasses de rideau. Non, toutes ces commodes en marqueterie, ces bureaux ministre, ces fauteuils Empire ne sortent pas des réserves du Mobilier National, mais des ateliers des meilleurs artisans hexagonaux. Si le XIXème siècle a servi de fil rouge à la décoration intérieure, les salles de bain se sont propulsées directement dans le XXIème, avec baignoires relaxation, douches de plein pied, miroirs antibuée, sol chauffant et TV écran plat.

Les parties communes, tout en lustres, marbres, moulures, dorures, proposent aussi une offre de restauration particulièrement sophistiquée : cuisine franco-thaïlandaise à La Bauhinia, sous la grande verrière ; délices cantonais au Shang Palace ; gastronomie française à La Bauhinia, installée sous la grande coupole vitrée au cœur de l'hôtel. Siroter un Pékin Express ou se régaler de dim-sums avant de regagner sa chambre avec vue imprenable sur la Tour Eiffel et les Bateaux Mouches ? Un excitant télescopage que ce palace « fusion », unique établissement de ce niveau à avoir investi les bords de la Seine, est bien le seul à offrir à Paris…