Sezz

Pour satisfaire une clientèle régulièrement en mal de mer, un boutique-hôtel urban chic digne de ce nom n’a d’autre choix que de se réinventer en design resort balnéo-chic dans quelque village dédié à cela. L'hôtel Sezz Saint-Tropez, cadet du Sezz de l’Avenue Frémiet à Passy, vient donc tout naturellement d’ouvrir ses portes à la jet-set parisienne en goguette sur la Côte, lui rappelant — par l’association d’un restaurant prénommé Colette, d’un bar Dom Pérignon et d’un aménagement Nouvelle Vague toujours signé Christophe Pillet — qu’elle est ici chez elle.


S’il existe à n’en point douter un style local, la paire gagnante formée par le propriétaire Shahé Kalaidjian et le designer français, ancien collaborateur de Philippe Starck, lui fait prendre un tournant résolument monochrome et minimaliste, couvrant au passage le chant des cigales par le doux bruit des douches extérieures et le remous des piscines privées. Un grand soin a été apporté à l’adoucissement des courbes et au rafraîchissement des espaces : sol dallé, murs en béton structuré, immenses baies vitrées, voilures légères, les chambres et villas confortables du Sezz s’apprécient pieds nus et légèrement vêtu.


La plage et la mer sont toutes proches, quelques dizaines de mètres tout au plus, ce qui n’empêche pas la piscine de l’hôtel, bien plus tranquille, d’avoir un succès fou. Le Spa et ses cabines de soin sont signés Cinq Mondes ; la table de l'écrivaine, entourée d’oliviers et de palmiers, met à l’aise en alliant raffinement et authenticité, produits frais et formes simples. Pour une traduction azuréenne, le Sezz Saint-Tropez s’en sort sans embûches, redonnant à la ville ce supplément d’élégance et de glamour qui lui faisait peut-être défaut depuis la disparition de Françoise Sagan.