Bulgari Resort Bali

La formule du Bvlgari Milano ne s’exporte pas aussi facilement qu’un modèle de mocassins. Enclave architecturale unique, bâtisse historique, design haute couture, tant de choses ont concouru à en faire une vitrine de l’hôtellerie moderne qu’il serait prétentieux, pour ne pas dire carrément absurde, de vouloir en recréer la magie à l’autre bout du monde. C’est pourquoi le second resort du joaillier romain, établi au sud de Bali sur la presqu’île de Bukit, est moins porteur d’une signature que d’un tout autre type de perfection, plus en équilibre sur son décor.

Mélange de traditions balinaises et de cette modernité inhérente aux grands hôtels du luxe, le Bvlgari Bali a été pensé par le designer milanais Antonio Citterio comme un ensemble de lignes simples, contemporaines et élégantes, à mille lieues de la condescendance architecturale affichée par certains complexes du bout du monde. Posées à flanc de coteau, cent-cinquante mètres au-dessus du niveau de l’océan, les villas sont coiffées de toits en alang-alang, édifiées en pierres laviques, décorées d’ébène javanais et d’étoffes artisanales, le tout dans le plus grand respect du karma de chacun.

Du partenariat de raison qui lie le joaillier de la Via dei Condotti à la chaîne Ritz-Carlton, outre la réalisation globalement somptueuse de l’ensemble, quelques éléments de preuve font office d’évidences : la villa Bvlgari d’abord, temple en accès privé, d’une surface totale de 1300 m2 et ouvert sur un bassin de vingt mètres ; le spa ensuite, et ses bains aromatiques à dos de falaise, polis comme des plaques de verre teinté ; le restaurant enfin, tenu par Andrea Ferrero, situé à quelques mètres d’un lac d’ornement, en haut de quelques marches éclairées à la lanterne, et dont l’atmosphère tamisée ne dissimule en rien le talent du jeune chef italien.