Wanosato

Les toits des minka, ces auberges traditionnelles dont l’architecture évoque la prière, ont beau être couverts de lichen, leurs murs érigés en briques de terre comprimée et leurs intérieurs transpercés du sol au plafond par des troncs bruts, ne vous méprenez pas : si la sensation de dormir au fond des bois y est réelle, le Wanosato, au cœur de la préfecture de Gifu, conserve un niveau de confort tout à fait civilisé. En fait, la nature apparaît ici telle qu’on la rêve parfois : en dégradés de verts riches, au grand air des montagnes, vibrant seulement du glouglou des rivières, propice au calme et à la méditation. Une toile inaltérée, si ce n’est par cette couche de suie, épaisse et luisante, qui noircit les poutres communes, fruit de deux siècles de fumées montées d’un âtre au centre du ryokan.

Le trajet en lui-même a quelque chose de magique. En débarquant du train, vous grimperez les Alpes nippones jusqu’à la ville de Takayama, surnommée la « petite Kyōto » et isolée des grands centres urbains par une véritable ceinture de montagnes. Un sentiment d’isolement encore renforcé par le Wanosato, cent-soixante ans au compteur, havre de paix niché dans les faubourgs. A l’intérieur, huit chambres aux bois vernis, mélange curieux de rustique et de mobilier plus contemporain, où tout invite à communier avec les esprits de la nature. Les mêmes, semble-t-il, ayant eu l’excellente idée d’alimenter en eau de source de grands bains orientés forêt, où se détendre après un trek en kimono. Les mêmes, enfin, ayant mis légumes, bœuf d’Hida, poissons de rivière et saké maison sur la table de l’auberge. De sacrés gars...

Comment y aller : La gare JR Takayama Station est à 2 heures et 20 minutes de Nagoya. Un service de navette gratuite est proposé, à réserver à l'avance, avec des départs aux horaires suivants : 14h20, 15h20, 16h20 et 17h20. Le temps de trajet jusqu'au Wanosato est d'à peu près 20 minutes.