Moana Surfrider, Waikiki Beach

S’il y eut un âge d’or du tourisme hawaïen, beaucoup le situent au tout début des années soixante, dans la foulée du rattachement de l’archipel à la bannière étoilée. Avant cela pourtant, au tournant du vingtième siècle, une période de protectorat américain autrement plus faste vit l’émergence de palais simili-coloniaux aux proportions gigantesques. C’est de cette époque que date le Moana Surfrider, immédiatement rebaptisé « Première Dame de Waikiki » pour son emplacement stratégique sur cette plage mythique d’Honolulu.


Aujourd’hui propriété du groupe Starwood, d’abord sous la marque Sheraton avant d’être muté chez Westin, le Moana Surfrider pourrait évoquer de par son nom quelque cabane secrète où les super-héros de la vague viendraient se désaltérer à l’ombre des palmiers. On est pourtant très loin du compte : ce palais massif et luxueux de huit cents chambres, combinaison architecturale d’une demi-douzaine de classicismes, flanqué qui plus est de plusieurs annexes ultra-modernes, ne pourrait pas moins s’éloigner des sentiers battus.


Ce qui ne le rend pas antipathique pour autant. Des couloirs jusqu’aux chambres, les volumes sont suffisamment ahurissants pour envisager de s’y déplacer en trottinette ; une rénovation récente a rendu tout leur lustre aux parties communes, le front de mer est au bout de la piscine et le spa, avec ses quatorze salles de traitement, regorge d’idées bien-être. Ajoutez à cela cinq manières différentes de passer à table — la Beach House, la Veranda, le Beach Bar, tout est dans le nom — et vous n’aurez plus aucun mal à adopter une position centrale.