The Lowell

Partir à New York réviser ses classiques peut aussi s’avérer une expérience fabuleuse. Décider qu’on découvrira plus tard la façade renversante et le rooftop époustouflant du dernier boutique-hôtel en vogue demande une certaine force de caractère, mais on ne le regrettera pas si on pose ses valises au Lowell, dans l’Upper East Side, au croisement de Madison et de la soixante-troisième. Logé dans un immeuble Art Déco, ce discret mais luxueux établissement est une pépite surgie des temps anciens, un de ces rares endroits à New York où l’on respire encore un parfum d’avant-guerre.


Plus que dans un hôtel, on a l’impression d’avoir pénétré par effraction Chez les heureux du monde d’Edith Warton, dans un immense appartement cossu et chaleureux. Dans les chambres et les suites, rien ne manque au tableau : linge de lit monogrammé, toile de Jouy, moquettes à ramages, têtes de lits satinées ou sobres baldaquins, salles de bains tout en marbre garnies de produits Bulgari. Certaines disposent d’une terrasse, et surtout, surtout, de leur cheminée d’origine, en parfait état de marche...


Des fauteuils moelleux posés sur des tapis profonds, au coin d’un feu qui crépite, il y en a aussi au rez-de-chaussée, ainsi qu’un classique steakhouse s’offrant des échappées raffinées : crabcakes du Maryland, saumon sauvage à la Cajun... Sans oublier la très chic Pembroke Room, où les Mad Men contemporains se retrouvent pour un power breakfast, et les riches oisives pour le five o’clock tea. Reste à décider si, après avoir salué le portier en grand uniforme, on met cap au Nord ou au Sud : au Nord, la culture, la Frick, le Whitney, le Met, le Guggenheim, tous joignables à pied. Au Sud, le paradis du shopping, avec les 3B — Barneys, Bloomingdale’s, Bergdorf Goodman — quasiment à équidistance. A moins d’aller saluer, à l’Ouest, et à juste un block de là, les écureuils de Central Park…