Badrutt's Palace Hotel

Saint Morritz… Capitale de la fourrure, des pistes de ski, où le champagne coule à flots ! Saint Morritz ne ressemblait pas à grand-chose avant l’arrivée de Johannes Badrutt. Il modifia complètement les règles de cette ville quand il s’aperçut que des hordes de touristes anglais venaient se jeter sur les pistes de ski. Aujourd’hui, on pourrait dire que son héritage s’incarne dans tout ce que le glamour hivernal européen a de spécifique. Si l’envie vous prend de boire du kirsch et de dépenser votre argent, descendez donc au Badrutt’s, il n’y a guère de meilleur lieu pour tout cela !

Les plus grands ont dormi ici. Greta Garbo et Charlie Chaplin, Roger Moore et Hugh Grant. En dehors du fait que l’on peut y skier, c’est surtout l’endroit idéal où passer l’hiver. D’ailleurs, les reines de la pop venaient y frimer aux côtés de magnats de la presse et de la finance dans les années 60. Et Andrea Badrutt y avait autant de valeur qu’un publicitaire ou qu’un homme d’affaires. La designer Diane Von Furstenburg se souvient que les jours de vache maigre, elle venait ici, où Badrutt l’invitait aussitôt à se refaire une santé. Le petit-fils de Johannes, Andrea, avait cette formule splendide : « laissons entrer les plus riches et les plus beaux, mêmes s’ils n’ont plus les moyens de payer. » Il semblerait que cette idée ait séduit jusqu’à Aristote Onassis en personne.

C’est un château, haut perché dans les collines, où les plus belles gens se retrouvent après le ski. Sachez que la fondue n’y est plus obligatoire! Les meilleures chambres sont équipées de grands lits et les murs sont tapissés de soie et de cuir, comme dans les films de Fred Astaire et de Ginger Rodgers. Il y a un spa, bien sûr, et plusieurs restaurants. Mais dans le fond, qui s’en soucie ? Vous êtes au Badrutt’s, il n’y a que cela qui compte.

Seule l’extravagance est de rigueur ! Même les animaux de compagnie sont traités avec délicatesse. On sert des poissons grillés aux chats, et les chiens ont droit à des steaks tartares, des filets de bœuf, voire des repas de diète ! Peu importe la chambre qui sera la vôtre, puisque vous y êtes archi-équipés pour harceler le personnel, du concierge au ministre ! Après tout, le Badrutt’s a vu naître cette idée incomparable de la fête des aristocrates déchus, avec ses jeunes hommes sapés comme des sapins de Noël, qui s’enfilaient de grands verres de vodka en ingurgitant des petits-fours de pâté et de caviar ! Les suites qui dominent le lac sont naturellement les plus convoités. Un conseil : réservez votre passe pour le ski auprès du concierge dès votre arrivée, afin que l’on vous l’octroie dès le lendemain matin. Soyez sûrs, également, de réserver vos massages avant de réserver votre chambre (et pendant ce temps, envoyez vos enfants à l’Acapulco, avec sa grande piscine couverte, ses grottes et ses chutes d’eau !)

Et quand bien même le Badrutt’s peut se vanter d’un restaurant français à se damner (Le Restaurant), l’endroit où se rendre pour dîner, ce sont ces 1658 fermes reconverties en une multitude de pizzerias et de bistros. Après quoi, le Renaissance Bar reste le lieu le plus fréquenté de la ville. L’éclairage est faible, avec des coussins bleus marine dans lesquel on se laisse couler auprès de la cheminée. Mario, le barman, vous assommera de cocktails délicieux, et vous ne trouverez pas de compagnie plus à la mode et plus agréable pour partager votre bouteille de cidre doux. Un conseil vestimentaire: on ne porte pas sa fourrure à l’intérieur, mais à l’extérieur. Et oubliez le vison, pensez chinchilla ! Ici, vos amis seront Ivana Trump et Hugh Grant. Attendez-vous à voir les autres porter tellement de bijoux Van Cleef qu’ils résonnent quand ils sont sur leurs skis, le long des pistes noires !

Au mois de janvier, un séjour minimum de 10 nuits est requis.