Ace Hotel New York

Après s’être fait un nom sur la Côte Ouest, le groupe Ace s’implante à l’Est, plus précisément à New York, au croisement vingt-neuvième et Broadway. Et comme on pouvait s’y attendre, l’hôtel détonne dans le paysage hôtelier de la ville. A commencer par sa situation : même en plein centre de Manhattan, à environ trois secondes de n’importe quel lieu d’intérêt, cette partie de Broadway n’est encore une priorité ni pour les touristes, ni pour les promoteurs. Ce qui explique sans doute les prix d’amis pratiqués par le Ace et ce côté pirate qui fait une grande partie de son sex-appeal.

Question atmosphère, nous sommes en face d’un boutique-hôtel beaucoup moins lisse et fignolé que la moyenne, une version brute de décoffrage du style initié par Ian Schrager il y a vingt ans. Ne soyez pas surpris par exemple de trouver surplus, mobilier de récup’ et platines vintage en de telles proportions dans les chambres — ici, le vinyle règne en maître... —, ainsi que quelques bibelots haut de gamme bien sentis : frigos Smeg remplis à ras bord de boissons pétillantes et d’une junk food élégante, ou stations iPod dernier cri pour celles et ceux d’entre vous qui seraient passé au digital.

Plus qu’un séjour à l’hôtel, ce décor simple et funky ferait passer une nuit au Ace pour un échange d’appartements entre potes. Le lobby est un espace polyvalent où travailler, prendre un cocktail ou organiser une réception ; le restaurant Koloman est une table française moderne aux allures de café viennois.

Alors, à qui s’adresse cet hôtel ? Les tarifs étant loin d’être prohibitifs, sa clientèle se révèle plus jeune et brassée que dans la plupart des établissements chics de la ville. Avec un ticket d’entrée sous les cent dollars, le Ace parle en priorité aux créatifs de tout poil, du freelance sans attache au groupe de rock ayant écumé les motels du New Jersey. Autant dire, à pas mal de monde sur New York.