The Bowery Hotel

Le nom résume tout. Premier hôtel du genre à s’être ouvert dans ce qui était, il y a encore vingt ans, l’avant-poste des bas-fonds de Manhattan, le Bowery est le petit cousin du Maritime, établissement phare du Meatpacking. Les puristes croient donc y voir un signe ultime de gentrification, la promesse de cette enclave historique, en marge d’East Village et du Lower East Side, à un avenir radieux fait de bars à soupes et de bobios (c quoi ?) mal peignés. N’en déplaise aux fans des Ramones, la machine est déjà bien lancée. Et le Bowery n’a pas tué le CBGB...

L’endroit mériterait plutôt quelques éloges : construction haute dans un quartier (pour l’instant) bas du front, l’hôtel et ses dix-sept étages proposent des vues inédites sur East Village et tout le Lower Manhattan, depuis des chambres lumineuses, spacieuses et tout à fait décloisonnées, façon loft, équipées en prime de tapis turcs, draps fins et produits de bain C.O. Bigelow. Technologie assurée par un BYOD (Bring Your Own Device) aux normes du jour, des écrans haute définition et le haut débit gratuit.

Les espaces publics se montrent plus dépouillés mais sont pour une grande partie dans l’identité de l’hôtel. Le Bowery est un lieu pensé pour festoyer, pas pour se faire bichonner. La vie nocturne prend ici des proportions importantes, et vous serez amené à côtoyer une population hipster, très au fait dernières tendances, régulièrement spottée aux tables du Gemma, la trattoria néo-rustique du chef Chris D’Amico, à l’heure du cocktail et du brunch dominical. Autrement, les derniers bastions du Manhattan sauvage sont à portée de bicyclette, prêtée gracieusement par l’hôtel.