Mandarin Oriental Paris

C’est pousser loin la qualité de service, même pour un palace de ce calibre, que de traquer sur le web les commentaires des anciens clients pour leur répondre personnellement et les remercier une dernière fois de leur visite : « Nous sommes ravis que vous ayez apprécié votre séjour et espérons que vous garderez un bon souvenir de votre repas au restaurant Camélia, malgré votre déception au sujet des pâtisseries... » L’exemple est anecdotique mais indique clairement une chose : Mandarin met le paquet pour réussir son entrée fracassante dans le cercle des palaces parisiens.

C’est à l’architecte Jean-Michel Wilmotte, poète-urbaniste de renom, que la chaîne de luxe asiatique a confié la réhabilitation de l’immeuble de bureaux, et néanmoins Art déco, qui sert de cadre à l’hôtel. L’implantation est stratégique : rue Saint-Honoré, épine dorsale de la Haute-Couture parisienne, avec la place Vendôme, l’Opéra Garnier, le Louvre et le jardin des Tuileries à moins de cinq minutes de marche. Chambres et suites, au demeurant immenses pour les standards parisiens, se révèlent des havres de confort et de sophistication — la manipulation des interrupteurs donne l’impression d’être à la fois scénographe et pilote de ligne —, habillés avec élégance par Sybille de Margerie.


Le spa et la superbe piscine intérieure diffusent une zénitude orientale, tandis que le Bar 8, phénoménal bloc de marbre brun d’Espagne de neuf tonnes, serti de cristal Lalique et confié aux soins des designers Patrick Jouin et Sanjit Manku, nous livre sa vision futuriste de l’Art déco. Le patio reste le cadre parfait pour de fastueux petits-déjeuners, pris au soleil ou sous un parasol rétro-chauffé. Enfin, le responsable des casseroles s’appelle Thierry Marx. Le (Top) chef du restaurant doublement étoilé Sur Mesure lève ici un peu le pied sur la machine à molécules, pour sortir des assiettes qui misent sur la sensualité et la gourmandise. De quoi réveiller une fois pour toutes l’hôtellerie de luxe parisienne.