Abbaye de la Bussière

A une trentaine de kilomètres de Dijon et des premiers Grands Crus de Bourgogne — Gevrey-Chambertin, Chambolle-Musigny, Vosne-Romanée, ce genre... —, l’Abbaye de la Bussière a troqué ses moines pour une clientèle qui, en comparaison, ne se prive de rien. Entourée de plusieurs hectares de parcs et de vignobles, cette ancienne abbaye cistercienne du XIIe siècle, transformée et rénovée en 2005, a ainsi replacé ses rosaces, ses arcades et ses colimaçons dans le contexte hôtelier, sans que l’audace de l’entreprise ne tourne une seule fois au sacrilège esthétique.


Différant grandement l’une de l’autre, notamment dans leur optimisation de jeux de poutres et autres sous-pentes visiblement hostiles à toute présence mobilière, les treize chambres et quatre suites sont richement décorées, du bois finement travaillé aux tissus soigneusement choisis, et disposent pour la plupart de salles d’eau dernier cri, bien équipées en bains à remous, porte-serviettes chauffants et vitres anti-buée.


En dépit de son héritage monastique, l’Abbaye est donc entrée dans l’âge moderne, rivalisant désormais en confort et en luxe avec les établissements cinq étoiles du monde profane. Les deux cuisines, bistrot à déjeuner et gastronomique au dîner, sont tenues par le chef Emmanuel Hébrard et les tables dressées dans un cloître intérieur superbement aménagé. Priorité y est donnée aux crus de Bourgogne et à une cuisine de terroir non dénuée d’exotisme. Inutile de vous dire enfin à quel point, même au-delà de ses vins, la région mérite qu’on l’embrasse.