Paradise Road Tintagel Colombo

Attention, monument historique ou presque ! L’histoire de l’ex-Ceylan s’est longtemps écrite ici, dans cette majestueuse demeure privée des années trente, qui a abrité une dynastie de premiers ministres et la première présidente de l’île. Avec son lot de drames et de saccages... Mais ça, vous le découvrirez sur place, dans les canapés profonds de la somptueuse bibliothèque riche de cinq cent ouvrages reliés.

Les temps sont apaisés, mais la majesté des lieux demeure. Les pales des grands ventilateurs rafraîchissent dix suites, toutes différentes, à la hauteur sous plafond impressionnante et aux murs vêtus de couleurs profondes : indigo, ébène ou chocolat. Pour un peu, du grand balcon à balustres, on prononcerait un discours. Mais non : l’endroit n’incite en rien à la solennité. Plutôt au farniente raffiné, entre la piscine atrium, le Red Bar très cosy ou le restaurant d’extérieur, très contemporain avec ses grands parasols noirs et ses tables en béton ciré.

A l’évidence, ici, surjouer la référence coloniale était le piège. Le designer Shanth Fernando, amoureux des rayures, des matières nobles et des monochromes, l’a brillamment évité. L’homme est aussi restaurateur et créateur de la chaîne de décoration et de mobilier Paradise Road. Sa boutique de Colombo n’est d’ailleurs qu’à quelques minutes de « tuk-tuk ». Allez y faire un tour, vous comprendrez pourquoi on le surnomme le « Terence Conran sri-lankais ».