Grand Hyatt Berlin

De son passé post-apocalyptique, la Potsdamer Platz ne garde qu’un vague marquage au sol, quelques cicatrices et une volonté farouche de renouer avec ses années folles, quand ses embouteillages valaient ceux d’autres carrefours célèbres, de Times Square à Piccadilly Circus. Après une partition à l’américaine très controversée, elle est devenue l’épicentre d’une fièvre moderniste accompagnée d’éruptions remarquables, au premier rang desquelles figurent le Daimler Building de Renzo Piano et le Sony Center d’Helmut Jahn.

Implantée à un jet de pierre, entre une galerie marchande et trois multiplexes, la marque Hyatt a donc soigné ses intérieurs, embauchant de grand noms du design international — le suisse Hannes Wettstein, le taïwanais Tony Chi ou le sculpteur de meubles coréen Jae Hyo Lee — pour compenser une façade en lapinière ?!? assez malheureuse. Lignes claires, arêtes tranchées, stylisme zen et art contemporain, le lobby comme le solarium démontrent avec force comment l'exigence fonde le bien-être chez une clientèle exécutive.

Par la magie du Feng Shui, les trois cent chambres se révèlent très agréables à vivre, aménagées à la mode minimale mais sourcilleuses sur la noblesse des matériaux : mobilier en bois de cerise, parquets en chêne, bains en marbre grisé, couettes en plumes d’oie et technologie de pointe danoise. Intégré quant à lui dans les murs du Vox-Haus, hotspot mondain de l’entre-deux-guerres, le Vox Sushi Bar brille autant par sa carte de sakés grands crus que le Club Olympus, vaste spa sur les toits, par celles très pointue de ses méthodes de shiatsu.