Amanbagh

Dans un pays semi-aride, l’Amanbagh, palace du Rajasthan bâti sur une oasis naturelle, fait figure de mirage. Palmiers élancés, gazon anglais d’un beau vert tendre, frangipaniers et potager bio, le contraste est d’autant plus saisissant si l’on considère les plaines de sable poussiéreuses et les collines dentelées qui enserrent cette bulle verte.

Forcément, une telle exception ne va pas sans quelques efforts. Comptez cinq heures de train depuis Dehli, dans un compartiment de deux ou quatre places mis à disposition par l’hôtel avec rafraîchissements et steward privé, ou trois heures depuis Jaipur, la capitale du Rajasthan. Une piste d’hélicoptère est également opérationnelle pour les plus pressés. L’arrivée coïncide avec l’heure du dîner, l’occasion de découvrir d’emblée une cuisine indienne métissée d’occidentalisme, dont les légumes et herbes fraîches bio sont cultivés sur place.

Dans ce palais immaculé, mélange d’architecture persane et hindoue, on se sent rattrapé par l’histoire. Celle de la dynastie des Grands Moghols qui régna plus de trois siècles durant en Inde, de 1526 à 1858, et à laquelle l’Europe n’aura eu de cesse de venir se frotter. Entièrement rebâti, ce palais contemporain aux sols de marbre frais abrite 22 suites et 15 villas indépendantes avec piscine privée. Si plus aucun tigre sauvage ne vient rôder autour de cette ancienne zone de chasse royale, il reste néanmoins possible de s’aventurer à l’extérieur de ce micro paradis pour une visite des vestiges de cette splendeur passée, accessibles à cheval, hissé sur un éléphant, sur un vélo ou à l’arrière d’une Jeep. Tout un programme.