Sankara Hotel & Spa Yakushima

Au risque d’alimenter encore un peu la psychose d’une apocalypse thermonucléaire, nous ne saurions que trop vous conseiller de prendre vos distances avec les mégapoles japonaises. Non que leurs charmes se soient perdus dans la cohue des heures de pointe, mais parce qu’on peut passer sa vie à errer dans les rues de Tokyo à la recherche du frisson de la première fois et passer ainsi à côté des merveilles sans nom que dissimule l’archipel. Parmi celles-ci figure en bonne place l’île-forêt de Yaku, au Sud de Kyushu, perle verte et solitaire que l’on jurerait échappée d’une fable écologique de Miyazaki.


Loin des ryokan traditionnels, avec cahutes en tatamis et quotidien agenouillé, le Sankara est une auberge à l’occidentale, dotée d’une trentaine de chambres aux lignes modernes, confortables et sophistiquées, jouant sur des ameublements traditionnels remis au goût du jour : futons plateforme, bains avec vues et panneaux massifs coulissant dans un chuintement. Entre deux averses, l’île donne à voir toute sa luxuriance depuis de larges terrasses en bois ou, pour les suites les plus haut de gamme, depuis des bassins d’extérieur aux propriétés hautement lénitives.


Dans l’enceinte du Sankara, le spa et le restaurant se révèlent vite des endroits incontournables : l’excellent chef japonais Chiharu Takei a fait ses armes dans nombre de cuisines françaises multi-étoilées ; la spa importe quant à lui ses soins et ses traitements directement de Thaïlande. Hors les murs, l’île défie l’imagination par sa beauté et fait monter comme des envies de petits sentiers, de conversations avec les fougères et de grands moments d’intimité avec des cèdres millénaires. Sans rire.