Hacienda Na Xamena, Ibiza

En principe, Ibiza ne dort jamais. La notion de sommeil est même assez absente des comptes-rendus échangés avec difficulté sur le trajet du retour : douches sur le dancefloor, fêtes de plage perpétuelles et euphoriques, le soleil qui se couche et se lève au son des basses, personne ne se souvient avec certitude avoir jamais pratiqué le parc hôtelier de l'île. Un établissement reprenant le nom du temple mythique de l’acid-house, géré quinze ans durant par New Order et Factory Records à Manchester, suscite donc légitimement quelques craintes. Heureusement vite dissipées.

Perché sur une falaise dominant un littoral désert et une mer émeraude, à 180 mètres de hauteur et 20 bonnes minutes du centre-ville, ce boutique-hôtel de 65 chambres est avant tout un havre, une retraite, un espace épargné par la frénésie ambiante. Outre ses vues splendides, l’endroit joue l’apaisement par des intérieurs à fonds clairs et chaleureux, aux influences balinaises et orientales, présentant tout le confort moderne d’un établissement cinq étoiles agrémenté de quelques folies bienvenues : jacuzzi ou jardin privatifs, douche hammam pour deux et, parfois, mini-piscine climatisée.

Avec ses installations dernier cri et ses cascades suspendues, le spa flirte ouvertement avec la thalassothérapie. Un parcours de 45 minutes dans une eau salée à 37 degrés, entre jets hydromasseurs et bouillonnements divers, permet du reste de joindre l’utile à l’agréable. Table gastronomique de l’hôtel, le Sueño de Estrellas propose une cuisine dite « romantique », visiblement portée sur les fruits rouges et les petites bouchées. Avec sa grande terrasse et ses nombreux renfoncements cachotiers, l’Eden fait preuve quant à lui d’une fâcheuse tendance à devenir à la mode.