Malmaison Cheltenham

Dans l’idée, une maison blanche de style Régence en plein cœur de Cheltenham, ville thermale bien connue des riches retraités anglais, ne laisse que peu de chance à la surprise. Dans les faits pourtant, le Montpellier Chapter est bien plus qu’un hôtel dédié au bien-être. En changeant de main pour rejoindre les très design EAST et Upper House hongkongais au rang des propriétés Swire, ce premier boutique Chapter intrigue même par une mise beaucoup moins classique et guindée qu’il n’y paraît de prime abord.



Plusieurs années d’une restauration soignée, une architecture vénérable mais épargnée, des intérieurs contemporains très maîtrisés, le Montpellier Chapter irradie une sorte de distinction naturelle que le concours décoratif de la Saint Martins School of Art et le choix d’un mobilier raisonnablement canaille — signés des designers Antonio Citterio et Matthew Hilton — rendent vite sympathique. Les soixante chambres de l’hôtel sont réparties en quatre catégories et deux ailes, l’ancienne Villa et la nouvelle Crescent. Lumineuses et joliment mises en contrastes — couleurs et textures —, toutes ont le pouvoir apaisant d’une pleine semaine de cure dans les Cotswolds.


Contrairement à ses cousins d’Asie — auxquels il nous faut rajouter l’Opposite House de Pékin, magnifique exemple d’objet hôtelier non identifié —, le Montpellier Chapter garde la tête froide en toute circonstance, Sa Majesté oblige. Opulence contenue, luxe accessible, effets visuels supplantés par le tactile et le gustatif. A ce sujet, le restaurant de l’hôtel se concentre sur son terroir et se plie aux saisons du Gloucestershire, laissant sa clientèle face à un choix plus difficile : vue sur la cuisine ouverte ou sur les étranges prismes vitrés entourant la terrasse. Mis à jour dans un même souci de modernité, le spa est une co-production Aromatherapy Associates, soit l’assurance d’un voyage sensoriel inoubliable dans les vapeurs d’algues et de gingembre. Bien loin des vapeurs de soufre.