So/ Berlin Das Stue

Si à Berlin, on a souvent l’impression de déambuler dans un livre d’histoire à ciel ouvert, ce sentiment peut vous quitter à la porte de votre boutique-hôtel. Généralement, l’endroit est âgé de moins de six mois, occupe un cube sans âme, le design et la couleur — la lassante palette orange seventies / vert Stasi / marron DDR — enfin y règnent sans subtilité. Vous saturez ? Rendez vous au Stue, pour une grande bouffée d’air...

Au sens propre, d’abord : l’hôtel donne sur le Tiergarten, le grand jardin zoologique en plein cœur de Berlin. Il a élu domicile dans un superbe bâtiment années trente, couronné d’une récente extension en béton néo- brutaliste. A l’intérieur, la designer star Patricia Urquiola a su mettre en valeur la majesté des lieux — les parquets à chevrons, le sublime double escalier — tout en multipliant les espaces intimes et chaleureux, comme la bibliothèque ou le bar à cocktails. Sur les murs, les tirages d’Helmut Newton, d’Avedon, d’Horvat & co la jouent ultra glamour, tandis qu’un rhino ou un buffle en cuir, comme échappés du zoo voisin, apportent une note d’humour.

Les chambres sont vastes (27 m2 minimum), hautes de plafond, et très calmes : elles donnent sur le parc, et parfois, directement sur l’enclos des autruches. Comme dans les parties communes, la majeure partie du mobilier est scandinave — canapés vintage, fauteuils Egg de Jacobsen — comme pour rappeler que l’immeuble, à l’origine, abritait l’Ambassade du Danemark.

Le spa, enfin, avec ses lignes rigoureuses, sa piscine élégante, ses soins aux produits bio signés Suzanna Kaufmann, assume son côté germanique. Bel éclectisme, non ? Un lieu chargé d’art et d’histoire, qui préfère le dynamisme à la nostalgie, et s’ouvre sur toute l’Europe : Das Stue est une métaphore du meilleur du Berlin d’aujourd’hui...