Four Seasons Resort and Residences Anguilla

En théorie, le groupe Viceroy suit la haute société américaine dans ses moindres déplacements, au soleil ou à la neige, sans réelle distinction d’âge ou d’inhibition : Miami, Palm Springs, Santa Monica, Aspen via Snowmass et — pour que la fête soit complète — Beverly Hills. Le choix de l’île britannique d’Anguilla, dans les Caraïbes, au nord de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, a donc de quoi surprendre. Difficile de savoir en effet si ce kilomètre de plage privée, coincé entre une eau turquoise à trente degrés et des lagunes intérieures, saura trouver son public.


Le design du resort a été confié à la très médiatique Kelly Wearstler, déjà à la manœuvre derrière les hôtels californiens de la marque, pour un résultat toujours aussi éclectique mais fatalement moins exubérant. Globalement planes et claires, les surfaces sont ainsi ponctuées de pièces de mobilier aux courbes douces et de pièces d’artisanat aux formes hallucinantes, faisant souffler le chaud et le froid entre deux rangées de palmiers. La déambulation ne s’arrête pas là, puisqu’en resort grand luxe, le Viceroy Anguilla aligne les bassins, les lounges, les tables fusion et les chaises longues comme d’autres, moins chanceux, alignent les serviettes de plage.


En phase avec le bruit des vagues et le rire lointain des pêcheurs, les chambres ne sont qu’ordre et beauté : palette crème et sable, persiennes coulissantes, fraîcheur du marbre et voilures des baldaquins soulevées par la brise, de quoi laisser tomber maillots et paréos pour des vêtements amples et translucides, d’un plus grand chic pour arpenter la plage et son ponton telle une allégorie de publicité. Anguilla n’est ni Miami ni L.A., mais le temps qu’il faut pour s’en rendre compte est inversement proportionnel à celui qu’il faut pour s’en remettre.