Hotel Amour

Hôtel Amour? Un peu cliché, penserez-vous. Et pourtant, vous pouvez y aller sans craindre de tomber sur un tapis de roses rouges et de coeurs en chocolat. Car l’Hôtel Amour est davantage encré dans la réalité: il est le Paris de Toulouse-Lautrec et de Jean Rhys, avec tout son glamour et sa décrépitude, ses bars et ses bordels, sa décadence et ses coeurs brisés.

Situé dans le quartier de Pigalle, qui abrite également le Moulin Rouge – et désormais un nombre invraisemblable de sex shops et de salles de cinéma réservées aux adultes – l’Hôtel Amour a été aménagé par un artiste graffeur, reconverti en magnat des boîtes de nuit. Il s’inspire du concept du « love hotel » popularisé au Japon – ces chambres que l’on paye à l’heure, et non à la nuit. Vous serez sans nul doute dépaysé en arpentant avec votre valise ces couloirs tout de noir vêtus ou en ouvrant la porte d’une chambre entièrement tapissée de graffitis, de photos érotiques, de centaines de minuscules boules à facettes et d’étagères couvertes de magazines Playboy.

Chacune des vingt chambres exhibe fièrement son décor unique signé par l’un des grands noms du design comme Terry Richardson ou Alexandre de Betak. Certaines sont vastes, d’autres plus étroites – les chambres simples sont minuscules, pour ceux qui voudraient faire l’expérience, le temps d’une nuit, d’une vraie vie d’artiste – certaines sont baignées de lumière, d’autres sont moroses et sombres. Et puis il y a celles qui se montrent particulièrement coquines, dirons-nous.

Mais dans l’ensemble, rien n’est excessif : l’atmosphère résulte davantage d’un mélange subtil entre le Paris bobo et le Paris de nuit. Le mobilier des chambres ne fait pas non plus dans la surabondance. Mais vous n’êtes pas venus à Paris pour regarder des chaînes à la demande. Tout comme vous n’avez pas opté pour un hôtel romantique en vous imaginant boire une tasse de thé et faire des mots croisés avant l’extinction des feux à 21h. D’autant que l’Hôtel Amour est réputé pour ses bar et restaurant à la mode fréquentés par les Parisiens branchés qui ignorent sans doute l’existence de chambres d’hôtels au-dessus de leur tête. En résumé, c’est le lieu idéal pour prendre un verre, ou deux, et s’imprégner de l’ambiance du Paris nocturne.