The Kensington

Chez Tablet, nous préférons généralement faire l’impasse sur les hôtels dits « traditionalistes ». Néanmoins, on ne peut passer sous silence le charme de certains candidats, surtout quand il s'agit comme ici d'une maisonnée respectable, au luxe vieille école et à la mode Géorgienne. La tradition hôtelière a parfois du bon, notamment à Londres, où faire l’apologie d’un établissement d’ascendance irlandaise — le Kensington est la propriété du groupe dublinois Doyle Collection — n’a finalement rien d’une entorse.

Entre Old Brompton et Cromwell Road, à deux pas du Victoria and Albert Museum, le Kensington se donne des petits airs de résidence royale sans toutefois s’empêcher d’être curieux. Variant en termes de taille et d'apparat, ses cent-cinquante chambres oscillent ainsi entre style classique et lignes plus contemporaines. Dorures et moulures, couleurs chaudes et lourds rideaux fleuris adoucissent le mélange, ajoutant à une atmosphère globalement very cosy. Versant peu dans l’opulence gratuite, le Kensington oppose aux fastes de certains voisins le luxe du calme et de la discrétion, idéal après un séminaire épuisant ou une randonnée shopping.

A ce stade de l’exercice, vous nous poserez probablement cette question très pertinente : « Mais qu’irai-je faire, moi, Français, à South Kensington, à part rencontrer d’autres Français ? » Soyez raisonnable. Qui peut décemment dire non à un établissement d’une telle tenue, où le concierge vous réserve vos places de concert au Royal Albert Hall et vous hèle des cabbies à toute heure du jour et de la nuit ? Vous vous imaginez vraiment marcher jusque chez Harrod's ? Reprenez-vous enfin, vous foulez le même sol que l'illustre Benny Hill.