SIXTY SoHo

Il fut un temps où la vie d’un hôtel se mesurait en fractions de siècle. Aujourd’hui, dans ce monde impitoyable où la tendance dicte sa loi, rester d’actualité une décennie entière peut être considéré comme un authentique exploit. Ouvert sur le tard, pendant la première vague boutique à avoir déferlé sur Manhattan, le SIXTY SoHo peut donc légitimement, et sans connotation négative, être considéré comme un classique.

L’hôtel a pignon sur l’une des rues les plus luxueuses de SoHo, et ses intérieurs soigneusement décorés ont bien vieilli — ce qui veut dire qu’ils n’ont pas vieilli du tout, surtout considérant certains établissements « hautement design » établis dans le coin. Avec leurs airs de lofts, les chambres sont terriblement downtown, parfaitement équilibrées dans le luxe et le charme boutique, équipées de magnifiques draps italiens, de garde-mangers Dean & Deluca — autrefois appelés « mini-bars » — et de salles de bain restant stylées malgré un recours appuyé au marbre.

Vous vous en doutez, l’hôtel ne se résume pas à ses chambres. La vie de ce genre d’établissements ne tient qu’à un fil… celui de ses espaces publics, qui sont ici impeccables, du bar VIP-only sur le toit jusqu’au Kittichai, restaurant thaï haut de gamme dirigé par un ancien du Spice Market de Jean-Georges Vongerichten. En définitive, le SIXTY SoHo est un boutique-hôtel digne de ce nom : luxueux sans être précieux, branché sans être fatiguant, et ayant gardé toute sa pertinence dans la nuit new-yorkaise.