Mr. C Beverly Hills

Mélanger classicisme européen et glamour hollywoodien, telle est l’ambition de ce Mr. C flambant neuf imaginé par les petits-fils de Giuseppe Cipriani, patriarche fondateur, dans les années trente, du mythique Harry’s Bar de Venise. La famille ouvre ici son premier hôtel-boutique après avoir étendu son art de recevoir à une ribambelle de bars et de restaurants à travers le monde. Un coup d’essai en forme de coup de maître, puisque la signature maison semble s’être habituée aux chaleurs californiennes : les inventeurs du légendaire Bellini — champagne et purée de pêches — continuent d’en abreuver leurs convives, depuis le billard en verre du lobby jusqu’aux pergolas de la piscine.

Si les intérieurs ont été revus dans leur classicisme, l’hôtel a conservé intacte l’enveloppe extérieure de l’ancien Tower Beverly Hills, immeuble de douze étages à l’architecture intemporelle. On continue donc d’être fasciné par la structure en pont de bateau des balcons, petits cocons d’extérieur propres à vous faire naviguer jusqu’aux buildings de Downtown ou aux collines d’Hollywood, visibles à l’horizon. Moins porté sur la contemplation, le retaurant de l’hôtel déroule une belle parenthèse snacking — carpaccio, tiramisu maison, plateaux de fromages et paninis à l’ancienne — adossée à une jolie carte de cocktails.

Dans les chambres, tables de chevet et commodes aux allures de valises fermées vous donneront furieusement envie de poser les vôtres. D’un élégant noir et blanc rehaussé de notes vermillon, la décoration années trente réveille l’ambiance sophistiquée des comédies musicales de Fred Astaire et Ginger Rogers. A vous d’inventer le pas de deux qui va avec. Pour le reste, mobilier griffé Tedeschi, salles de bain en mabre de Carrare, peignoirs et parures de lit Mascioni, les héritiers Cipriani n’ont pas remisé quatre générations de savoir-faire à l’italienne dans les profondeurs d'un mini-bar.