The Connaught

Quartier très sûr du centre de Londres, Mayfair est historiquement la case la plus chère du Monopoly britannique, loin devant la pourtant très chic Bond Street. A ce titre, la compétition que s’y livrent les établissements cinq étoiles, en faction discrète aux portes des ambassades et des boutiques de luxe, est sans pitié. Moins mondain que le Dorchester ou le Claridge, le Connaught n'a jamais démérité, jouant la carte du prestige à l’ancienne contre son époque, au risque même de se caricaturer.

Après mûre réflexion, et à condition de garder son sérieux, la maison a donc débauché plusieurs noms de l’architecture d’intérieur pour se rénover sans perdre ses habitués. De l’Aman Spa — havre de sérénité et d’étain poli médité par l’indonésien Jaya Pratomo Ibrahim — au restaurant étoilé d’Hélène Darroze — revu et corrigé par la parisienne India Mahdavi — et jusqu’à l’illustre Connaught Bar — devenu cubiste sous l’œil de David Collins —, les lignes du joyau édouardien se sont mises à bouger.

Malgré les figures imposées par un style globalement néoclassique, Guy Oliver a su quant à lui trouver l’allure nouvelle et contemporaine qui sommeillait en chaque suite : réveil des tons d’époque, rideaux de soie damassée, salles de bain en marbre thasien, jambages de cheminées sculptés, souvenirs d’une cabine de yacht ou d’un palais afghan, le tout agrémenté de peintures modernes et de technologie dernier cri. Au Connaught désormais, seules les formules de politesse sont encore d’un autre temps.