Hotel Sans Souci Wien

Pourquoi « Vienne » devrait-il toujours rimer avec « à l’ancienne » ? Considérant que les visiteurs passent déjà leurs journées à visiter des musées et à siroter des chocolats chauds dans d’antiques cafés à colonnades, certains hôteliers ont décidé de parier sur le design. Ainsi, ce bel immeuble classique de 1872, parfaitement situé — comprenez : en plein quartier arty, tout près du centre historique, mais aussi des boutiques de designers et des concept-stores pointus de Mariahilfer Straße —, s’est-il offert un total makeover sous la houlette de l’agence Yoo, émanation londonienne du bureau de Philippe Starck.

Le résultat est assez spectaculaire : des parties communes semées de consoles argentées et de grands fauteuils baroques, avec des tapis à motifs, des sols imprimés, des grands lustres contemporains au plafond, des murs entièrement tapissés de chêne clair. Les chambres, sur une trame classique — murs blancs, parquets à chevrons, dosserets de lits capitonnés — s’avèrent tout aussi exubérantes, avec un petit côté surréaliste, entre papiers peints Fornasetti, lampadaires surdimensionnés, murs-photos ou tabourets-visages. Les suites, elles, outre de jolies vues sur la capitale, proposent des baignoires rondes toutes noires et de vrais Roy Lichtenstein au mur.

Bref, enfin un hôtel de luxe qui se souvient que Vienne a longtemps été la capitale des avant-gardes ! Si le restaurant, tout à fait fréquentable, ne considère pas que la gastronomie locale peut aller au-delà de la Wiener Schnitzel et du Sachertorte, le plus avant-gardiste, ici en l’occurrence, c’est bien le spa : zen, blanc, ultra-contemporain, avec un immense sauna, des cabines voluptueuses, des soins de vinothérapie, et une piscine de vingt mètres de long, surmontée de luminaires dont les myriades de petites ampoules se reflètent dans le bassin. Idéale pour se laver la tête après tous ces Munch et ces Kokoschka un peu angoissants !