Séjours

De mémoire de cinéphile, la United Artists a toujours été synonyme de blockbusters. Mais il y a un siècle, à l’heure où Mary Pickford, Charlie Chaplin, Douglas Fairbanks et D. W. Griffith joignaient leurs forces pour résister aux grands studios hollywoodiens, elle était synonyme d’indépendance. Étrange manière de présenter un hôtel. Mais l’analogie est frappante quand on sait que la UA Tower de Downtown L.A. abrite désormais un hôtel Ace, groupe qui a parcouru bien du chemin de l’indie au mainstream.

Mais pour être tout à fait honnête, on a du mal à voir cette tour comme une résussite architecturale, du moins de l’extérieur. Distinctive, oui. Belle, bof... De quoi applaudir des deux mains le tour de force commun des firmes GREC Architects et Commune Design, à la manœuvre en intérieur pour un résultat pas loin d’être extraordinaire, éclectique et postmoderne en diable, entre design de pointe, récup’ rugueuse et références appuyées à tous les âges d’or d’Hollywood, twenties et seventies inclus.

Pour le dire simplement, le quartier monte, le style est au top, et l’esprit Ace est au rendez-vous : du confort plus que du luxe, de l’inclusif plus que de l’exclusif, et des détails validant l’expertise maison en termes de « curation culturelle », des couvertures siglées Pendleton à la sélection pointue du mini-bar. Et les espaces publics sont à l’avenant : coffee bar dans le lobby (Stumptown), restaurant ultra-buzzé (LA Chapter) et programmation du United Artists Theater, salle gothique inchangée depuis 1927.

Pour sa réouverture, le groupe Spiritualized a joué en intégralité son album culte Ladies and Gentlemen We Are Floating in Space, accompagné par un orchestre symphonique. Et c’était grandiose.