08 octobre 2025
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Cet été, notre Inspectrice a pris la route de l’Alta Rocca, direction Le Mouflon d’Or, dans le petit village de Zonza. Quelques mois après sa réouverture (en mai dernier), l’établissement a déjà conquis le Guide MICHELIN, décrochant une Clef MICHELIN lors de la cérémonie du 8 octobre. Une distinction qui consacre ce lieu unique, à la fois refuge cinq étoiles et ambassadeur de son territoire.
Le projet est porté par un duo passionné : Anthony Bornea, enfant de l’Alta Rocca qui rêvait depuis toujours d’acquérir cette bâtisse, et Lise Canarelli, amoureuse de décoration et d’architecture, qui a su insuffler à chaque chambre une atmosphère singulière et élégante. Ensemble, après six années de rénovation minutieuse, ils ont redonné vie à cet hôtel mythique, lui offrant une identité nouvelle sans jamais trahir son âme. Faire découvrir une terre sauvage, bien connue des randonneurs, avec luxe et authenticité ? C'est le pari de cette équipe engagée.
À la direction, deux femmes incarnent l’exigence et le professionnalisme du lieu : Marie Favre, Meilleure Ouvrière de France Hôtellerie, supervise l’ensemble avec rigueur et vision, tandis que Christine, directrice adjointe et originaire du village, veille quotidiennement au moindre détail. Toujours disponible, elle partage l’histoire de l’hôtel et du village avec une passion communicative.
Mais ce qui rend l’aventure du Mouflon d’Or si singulière, c’est son lien intime avec la communauté. Beaucoup de membres du personnel viennent du village ; certains se souviennent encore de leurs baignades d’enfant dans l’ancienne piscine. Aujourd’hui, ils participent, avec fierté, à la renaissance de ce lieu. Un projet qui rassemble habitants et voyageurs, mémoire et avenir, prestige et authenticité. Et surtout, insuffle un nouveau dynamisme à cette commune de moins de 3000 habitants !
Car l’hôtel porte aussi en lui une dimension patrimoniale : on raconte que Mohammed V, roi du Maroc en exil, y séjourna en 1953. Marcher sur ses pas ajoute à l’expérience une profondeur historique.
Une arrivée au cœur de l'Alta Rocca
« J'arrivais du nord de la Corse, j'ai dû traverser l’Alta Rocca et vivre un véritable changement d’univers. En quittant la chaleur étouffante du littoral, on entre dans une région humide, verte, presque mystérieuse, où la montagne impose son rythme et son silence.
L’arrivée au Mouflon d’Or est saisissante ! Depuis le portail, posé en contrebas, un chemin monte doucement entre d’immenses blocs de granit, véritables sculptures naturelles. Leur taille dépasse l’humain, rappelant la puissance originelle de cette terre. On avance presque en retrait, comme happé par ce décor majestueux, à plus de 700m d'altitude.
Au sommet, le domaine se révèle dans une atmosphère qui tiendrait presque du sacré. Les pavés de pierre, les tonnelles, les façades de granit clair composent un tableau à la fois lumineux et solennel, comme un couvent. Les voûtes blanches accentuent cette impression monacale, et derrière le comptoir de chêne de la réception, une touche dorée éclaire l’ensemble. Ce premier contact respire déjà la sérénité et annonce un séjour singulier. »
Une chambre qui allie simplicité et raffinement
« Guidée par un membre du personnel, j’ai découvert ma chambre Leccia, située au premier étage, après un passage par le bar intérieur, le restaurant et sa terrasse ensoleillée. Ce premier accueil, attentionné sans ostentation, donne le ton.
La chambre joue la carte d’un luxe discret, où chaque détail semble choisi avec soin. Les teintes claires du marbre dialoguent avec des têtes de lit inspirées d’ornements religieux, rehaussées de bois et de doré. La literie est particulièrement confortable. Les produits d’accueil Nucca, issus du maquis corse, prolongent cette immersion locale avec authenticité.
Et, surprise, peut-être moins glamour dite comme ça, mais vraiment révélatrice quand on est professionnel(le) de l'hôtellerie... Des WC Toto ! Soit à la Japonaise, qu'on trouve habituellement dans les grands palaces parisiens comme Cheval Blanc par exemple. En voilà une touche aussi inattendue qu'excellente, qui plus est, dans un village montagnard.
En tout cas, ici, rien de tapageur : le luxe se fait discret et se cache dans le moindre détail jusqu'au mobilier chiné par la propriétaire. J'ai vraiment ce sentiment d’habiter un lieu unique le temps de mon séjour. »
Un domaine entre nature et confort
« Le domaine conjugue nature brute et confort raffiné. Dans les jardins, un patio abrite une piscine extérieure posée au pied d’un cèdre du Liban monumental, avec son pool bar discret. Le logo du Mouflon d’Or, incrusté au fond de l’eau, témoigne de ce soin du détail qui signe l’esprit du lieu.
Arrivée tardivement après une longue journée de visites (de travail !), je n’ai pu profiter de cette piscine, mais la simple vision du bassin bordé de verdure suffit à comprendre son attrait.
L’hôtel a su préserver l’âme de son bâtiment historique et sa silhouette reste fidèle aux images anciennes. La verrière, d’un style romantique et presque vintage, paraît avoir toujours existé, tant elle s’intègre avec naturel. Même la piscine a été modernisée en douceur, conservant son emplacement originel. Un subtil équilibre entre respect de la mémoire et confort contemporain. »
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Un dîner et un petit-déjeuner sous le signe du terroir local
« Le soir venu, la magie opère dans cette fameuse verrière. À travers ses larges baies, le soleil décline derrière les cèdres, teignant les montagnes de reflets orangés.
Aux commandes du restaurant de l'hôtel, A Nepita, le chef Sébastien Chauchat, orchestre une cuisine sincère et raffinée, où les produits locaux sont mis à l’honneur. Le maître d’hôtel, discret et passionné, présente chaque plat avec l’élégance d’un conteur. J’ai dégusté une épaule d’agneau confite servie avec une polenta de châtaigne crémeuse, suivie d’un dessert chocolat-menthe, et glace à la châtaigne.
Le lendemain, le petit-déjeuner se prend dans la cour, sous le patio baigné de lumière. Je découvre un buffet, installé dans une salle attenante qui propose une abondance de produits faits maison : yaourts fermiers, spécialités corses, et une étonnante variété de gâteaux, dont plusieurs à la châtaigne. L’atmosphère, bucolique et romantique, donne au repas un charme particulier. Le service, comme la veille, est irréprochable. »
Mots de la fin
« Pour être honnête, il est difficile de quitter le Mouflon d'Or ! Mais le départ est porté par une dernière attention délicate, un petit gâteau à la châtaigne, comme un souvenir à emporter.
Le Mouflon d’Or n’est pas qu’un hôtel cinq étoiles : c’est un projet collectif, un héritage réinventé, une aventure portée par la passion et l’enracinement local. Entre patrimoine et modernité, entre prestige et sincérité, il incarne un luxe rare, jamais ostentatoire, toujours incarné et conscient.
Il fait parler en Corse (même dans l’avion au retour, derrière moi, j’entendais des gens l'évoquer !) et l’avenir s’annonce prometteur, avec l’ouverture d’un nouveau restaurant, la création d’un spa monumental et la renaissance de bergeries traditionnelles réhabilitées en logements. Plus qu’une adresse, le Mouflon d’Or est devenu une expérience – et sans doute l’un des lieux incontournables de l’île pour les années à venir. »
Avec son ouverture en mai 2025, qui lui a valu d'être nommé au Prix MICHELIN de l'Ouverture de l'Année, et l’obtention rapide d’une Clef MICHELIN, Le Mouflon d’Or s’impose déjà comme une adresse incontournable. Enraciné dans son territoire, porté par une équipe passionnée et une communauté locale engagée, il rejoint la sélection des plus de 7 000 hôtels exceptionnels et singuliers du Guide MICHELIN. Plus qu’un hôtel, un symbole d’authenticité et de renouveau en Corse.
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Image de Une : La piscine signée de l'hôtel Le Mouflon d'Or © Le Mouflon d'Or
