The Ashbee Hotel

Situé à quelques mètres du théâtre antique de Taormine, en haut d’une falaise dominant les flots ioniens, l’Ashbee et son jardin d’agrumes semblent si typiques, si parfaitement siciliens, qu’on en oublierait presque leurs racines anglaises. Au début du XXe siècle, la Villa San Giorgio servait en effet de retraite à un vétéran de l'armée britannique, le Colonel Shaw-Hellier, qui la fit construire sur plans par Charles Robert Ashbee, éminent représentant du mouvement Arts & Crafts. Si les lieux ont hérité de ces personnages fleuris une réelle forme d’excentricité, celle-ci est fort heureusement indolore pour les clients de l’hôtel.

L’Ashbee est au contraire parfaitement de son temps. L’hôtel compte vingt-cinq chambres dépareillées, aménagées en un parfait équilibre de style, entre cadre l’ancienne et mobilier aux lignes contemporaines. La plupart des neuf suites disposent de terrasses privées et d’alcôves regardant la côte et les jardins. Et si l’Arts & Crafts évoque le plus souvent des images d’impossibles papiers peints pré-psychés, l’Ashbee a préféré opter pour une blancheur éclatante et quasi-totale, s’égarant rarement au-delà du blanc cassé et égayant le tout de housses mauves ou rosées très rafraîchissantes.

Il y aurait tellement à dire sur l’emplacement de l’hôtel, situé à une courte marche du centre de Taormine et un tour en zodiac des plages d’Isola Bella, que nous vous parlerons plutôt de sa piscine. Creusée sur une vaste terrasse, entourée de palmiers, offrant des vues spectaculaires sur l’ensemble de la côte et la Calabre toute proche, la piscine à débordement de l’Ashbee semble littéralement couler dans le paysage marin, d’une manière qui devrait émouvoir tous les blasés du turquoise. Voici donc une maison vénérable, établie dans un cadre propice au tourisme, mais une maison que son premier propriétaire aurait beaucoup de mal à remettre.

Veuillez noter : L'Ashbee Hotel est fermé chaque année de février à fin mars.