Marseille : nos meilleures tables à faire entre amis

Deux amis, qui se sont connus au restaurant la Mercerie tout proche, se sont retrouvés quelques mètres plus loin, en face de l'Opéra, pour ouvrir leur propre bistrot tendance. Un magnifique comptoir orné de zelliges accueille les convives, tandis qu'à l'étage, une vaste salle à manger les attend. Le midi, on se régale d’un menu de qualité à un prix hyper abordable. La carte, renouvelée deux fois par mois, exhale un bon parfum de cuisine moderne avec ses intitulés osés et branchés comme la glace au céleri-rave. Un régal que ces bucatini maison au condiment épinard et sauge frite, tout comme la délicieuse tarte butternut, noix de muscade, accompagnée d'un condiment subtil à base de pâte de coing et de physalis.

Un couple, deux chefs, deux formules gastronomiques différentes : au déjeuner, la cheffe Maëlyss Vultaggio propose une ardoise à prix doux pendant que son compagnon Éric Maillet, jeune chef passé chez Passedat, lui sert de commis ; le soir, c’est le contraire, le chef est au piano et signe une partition plus gastronomique, épaulée par sa compagne. À l’image de ce poulet fermier au bbq, céleri rave confit, oseille, sauce gingembre/citronnelle et jus réduit XO. Cette cuisine moderne d’esprit méditerranéen, non dénuée de punch, est préparée avec des légumes bio, des poissons de la pêche locale et des viandes bien élevées. Cadre contemporain.

Le chef d’origine vénézuélienne David Mijoba, bien connu de la scène gastronomique marseillaise, a ouvert son propre bistrot dans le quartier Vauban, à l’ombre de Notre-Dame-de-la-Garde. Fruits et légumes de la région, pêche locale (mais pas uniquement), épices du monde entier : sa passion du produit, sans œillères, se manifeste dans chaque assiette, avec une indication de provenance pratiquement à chaque plat. Cette cuisine nomade et savoureuse voyage d’un continent à l'autre avec imagination – le déjeuner ayant une dominante plutôt légumière, le dîner plutôt iodée. Ce midi, on s’est régalé d’artichauts violets du Garlaban crus et cuits, de noix de Saint-Jacques de Deauville crues et marinées, accompagnées de chop suey et d'un bouillon de bœuf aux épices d'Hanoï ; et enfin, d’une tarte fine feuilletée aux pommes caramélisées et à la glace maison. Belle sélection de vins vivants et notamment jurassiens.

Chez Sépia, on passe une soirée haute en couleurs : cette guinguette nichée sur la colline de Puget offre une vue plongeante sur la cité phocéenne et la grande bleue. La carte aussi donne le vertige : ne manquez pas le millefeuille marseillais à la crème de pastis, aussi gourmand que léger. Une seconde adresse depuis peu : le Julis, bar à vin & tapas... On parie que l'ambiance y est aussi bonne !

Descendu de Paris où il travaillait chez Semilla, Matthieu Roche a ouvert avec sa compagne Camille ce bistrot de poche aux couleurs et saveurs de la Provence, situé entre le port et le tribunal. Le chef, attentif aux saisons, se fournit en local (poissons méditerranéens en direct du port, légumes de maraîcher de Mallemort, agrumes du Domaine du Jasson…).

Dans le quartier du Camas, ce bistrot de copains est emmené allegretto par la cheffe Sarah Chougnet-Strudel aux fourneaux (passée par les belles tables) et Lucien Salomon, sommelier qui veille sur la salle avec panache. Entre le comptoir en bois de châtaignier zingué et la cour arborée ouverte aux beaux jours, on se régale dans une salle comble avec cette cuisine du marché savoureuse à souhait (où l'on retrouve même quelques inspirations asiatiques). On arrose le tout en piochant une bouteille dans une belle sélection d’environ 200 bouteilles de vins vivants.